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Nantes : un toit pour les mamans et leur bébé qui n'ont nulle part où aller à la sortie de la maternité

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A Nantes, des mamans sortent de la maternité avec leur nouveau-né sans savoir où aller. Depuis deux mois, l'association Saint Benoît Labre, à Vertou, met à leur disposition une maison, grâce à des crédits de l'Etat. Quatre mamans y ont trouvé refuge, deux autres doivent les rejoindre cette semaine.

Nathalie et Marine sont accueillies avec leur bébé dans cette maison d'urgence pour les mères pendant six mois. Nathalie et Marine sont accueillies avec leur bébé dans cette maison d'urgence pour les mères pendant six mois.
Nathalie et Marine sont accueillies avec leur bébé dans cette maison d'urgence pour les mères pendant six mois. © Radio France - Anne Bertrand

Marine est la maman de Mario, beau bébé de 3 mois chevelu et souriant. Après avoir accouché, elle est restée un mois à la maternité du CHU de Nantes. Elle a logé ensuite à l'hôtel avec son tout petit et elle en garde un très mauvais souvenir : "Je ne dormais pas, je ne pouvais pas manger car c'était trop sale, il y avait des cafards! Je ne pouvais pas rester avec mon bébé"

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Le 115 a ensuite orienté la jeune maman vers cette "maison d'urgence pour les mères", gérée par l'association Saint Benoît Labre. Elle a ouvert mi-septembre, grâce à des crédits de l'Etat, pour soulager les services de maternité du CHU confrontés à de jeunes mamans qui ne savent pas où aller après leur accouchement. "C'est tous les jours, toutes les semaines que la maternité fait face à des difficultés. L'Etat met donc les moyens pour que les femmes basculent sur d'autres dispositifs d'hébergement et qu'elles ne restent pas, comme c'est le cas pour certaines de ces mamans, jusqu'à un mois à la maternité", explique Pierre Cami, chef de service à l'association Saint Benoît Labre et responsable de cette maison.

Les mamans partagent une salle de bain à deux.
Les mamans partagent une salle de bain à deux. © Radio France - Anne Bertrand

Quatre mamans ont trouvé refuge ici avec leur bébé depuis mi-septembre et deux autres doivent arriver cette semaine. La maison n'a que six chambres. Pierre Cami reconnaît que c'est très peu : "On est bien conscient que c'est une goutte d'eau dans l'océan, il y a certainement des dizaines de femmes qui sont en défaut d'hébergement sur la métropole nantaise et on ne répond que partiellement à ces besoins. Mais, en accord avec le 115, on essaie de privilégier l'accueil des femmes plus vulnérables pour qu'elles bénéficient de l'accueil de proximité qu'on peut offrir ici."

En effet, Nathalie se sentait complètement perdue quand elle est arrivée. Après la naissance de son fils Maël il y a deux mois, elle a été orientée vers un hôtel. Les premières semaines avec bébé se sont révélées difficiles pour cette maman de 36 ans. Sa famille vit en Afrique et elle est séparée du papa : "Déjà je suis loin de ma famille et avec les difficultés que j'ai eues dans ma vie personnelle, j'étais très affectée. Et surtout avec le bébé, on ne sait pas comment s'y prendre. Les premiers moments, il pleure tellement, il ne dort pas donc on n'est vraiment pas bien", se souvient la trentenaire. 

Je ne ressens plus le manque de ma famille - Nathalie, maman d'un bébé de 2 mois

Dans cette maison, Nathalie se sent "accompagnée et soutenue sur le plan moral. Surtout quand on a un premier bébé et qu'on manque de repères". Des auxiliaires de puériculture passent chaque semaine donner des conseils aux jeunes mamans. "Du coup, je ne ressens plus le manque de ma famille, je peux dire en quelque sorte que j'ai oublié ma famille parce que j'ai tout actuellement ici", raconte-t-elle dans un sourire. 

Pauline, l'assistante sociale mise à disposition par l'association Saint Benoît Labre, est là aussi à mi-temps. Elle trouve ces mamans "plus reposées" depuis leur arrivée ici. Mais elle ajoute aussi qu'"elles se font du souci pour leur avenir". Pauline est là pour les aider à trouver une solution d'hébergement, à leur sortie. Marine y travaille, elle rêve d'un avenir stable pour son enfant : "Qu'il grandisse ici, qu'il aille à la crèche et après à l'école. Et moi, je veux travailler. J'ai besoin de travailler!" Ces femmes peuvent rester six mois dans cette maison d'urgence pour les mères. Elles qui ne se connaissaient pas avant d'arriver ici se retrouvent le week-end pour manger ensemble et échanger sur leurs bébés. Comme toutes les jeunes mamans. 

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