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Un chauffeur Uber à Toulouse : "les taxis se trompent de cible"

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TEMOIGNAGE - France Bleu Toulouse a recueilli le témoignage d'un chauffeur Uber. Pierre a 67 ans et depuis cinq mois, il embarque des passagers via l'application UberPop à Toulouse. Il n'a pas l'impression d'enfreindre la loi ni de faire concurrence aux taxis.

Le service UberPOP a été lancé récemment à Marseille, Strasbourg et Nantes
Le service UberPOP a été lancé récemment à Marseille, Strasbourg et Nantes © Maxppp

Ce jeudi, les taxis de France se mobilisent contre les applications mobiles qui permettent aux particuliers d'embarquer des passagers.

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Où cela va coincer à Toulouse ce jeudi

Dans leur ligne de mire, surtout : UberPop, l'application du géant américain des Véhicules de transport avec Chauffeur (VTC). L'application existe à Toulouse depuis la mi-septembre 2014 . Impossible de recenser le nombre de chauffeur mais l'entreprise mise sur le parrainage : chaque chauffeur qui incite une connaissance à devenir chauffeur Uber gagne une prime de 100 euros.

Uber vu comme un complément à la pension de retraite

Pour rencontrer un chauffeur Uber, nous avons simplement passer une commande. Une Nissan Micra est venue nous chercher. Au volant, un homme de 67 ans que nous appelerons Pierre, il accepte de nous parler, marre d'entendre tout et n'importe quoi sur Uber. "Vous avez entendu le patron d'Uber France à la télé hier? Pfffff... Il est nul, il ne sait pas nous défendre ".

Le service controversé UberPop va être déployée à Marseille, Strasbourg et Nantes
Le service controversé UberPop va être déployée à Marseille, Strasbourg et Nantes © Maxppp

Retraité d'une entreprise d'enseignes lumineuses, Pierre vit à Balma, près de Toulouse. Avec sa femme, il ne touche que 1.300 euros de pension et son fils est en train de faire construire. Alors il y a cinq mois, il s'est lancé dans l'aventure Uber, rien de bien compliqué : on lui a demandé un permis de plus de deux ans , une voiture récente , passer une formation , un casier judicaire vierge et une **assurance ** pour la voiture et pour les passagers. La préfecture de police, après **avis ** favorable de la médecine du travail , lui a délivré un second permis.

On n'a pas acheté de licence c'est vrai, mais beaucoup de personnes achètent des fonds de commerces très cher (textile, chaussures, etc) et doivent faire face à la concurrence d'Internet. Pourquoi les taxis seraient les seuls à y échapper?

Il travaille une trentaine d'heures par semaine, le matin de 7 heures à 9 heures et le samedi soir. Cela lui rapporte mille euros par mois. Mais il évite la place Wilson , pour ne pas croiser les taxis.

Je ne suis pas illégal, je suis inscrit comme auto-entrepreneur, je suis assuré, je paie des charges. Et tout est transparent, je n'accepte pas d'argent en liquide, pas de travail au noir.

Pierre estime qu'il n'est pas concurrent des taxis à Toulouse, il ne s'adresse pas au même public.

Nous prenons surtout des jeunes, un public qui utilise les transports en commun d'habitude, pas les taxis. Je veux bien que Tisséo (NDLR : la société des transports publics de l'agglomération toulousaine) nous fasse un procès, mais pas les taxis!

La préfecture de Haute-Garonne utilise les renseignements des taxis pour attraper les chauffeurs illégaux.
La préfecture de Haute-Garonne utilise les renseignements des taxis pour attraper les chauffeurs illégaux. © Radio France - Bénédicte Dupont

Six chauffeurs poursuivis par la justice en Haute-Garonne

Depuis le mois de février, une vingtaine d'opérations de contrôle ont eu lieu dans le département. Elles ont donné lieu à neuf procédures traités par le tribunal de grande instance de Toulouse. Six d'entre eux sont poursuivis pour travail dissimulé et exercice illégal de la profession de taxi . L'un d'eux a été jugé cette semaine et attend le délibéré début juillet. La préfecture affirme détenir une liste de plaques d'immatriculation fournie par les taxis, des plaques de chauffeurs suspectés de travail illégal.

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