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Sexisme : plus d'une Française sur trois a déjà vécu un rapport sexuel sous la contrainte

Par
  • France Bleu

Selon le baromètre du Haut Conseil à l'égalité entre les femmes et les hommes (HCE) publiés ce lundi, plus d'une Française sur trois a déjà vécu une situation de non-consentement, c'est-à-dire un rapport sexuel sous la contrainte. Le HCE présente dix recommandations pour lutter contre le sexisme.

Plus d'une Française sur trois a déjà vécu un rapport sexuel sous la contrainte, selon le baromètre du Haut Conseil de l'égalité entre les femmes et les hommes Plus d'une Française sur trois a déjà vécu un rapport sexuel sous la contrainte, selon le baromètre du Haut Conseil de l'égalité entre les femmes et les hommes
Plus d'une Française sur trois a déjà vécu un rapport sexuel sous la contrainte, selon le baromètre du Haut Conseil de l'égalité entre les femmes et les hommes © AFP - Maylis Rolland / Hans Lucas

Plus d'une Française sur trois a déjà vécu une situation de non-consentement, c’est-à-dire un rapport sexuel sous la contrainte, selon les résultats de la deuxième vague du baromètre du sexisme réalisé par l'institut Viavoice pour le Haut Conseil à l'égalité entre les femmes et les hommes et publié ce lundi.

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Selon les résultats de ce sondage, 37 % des Françaises ont déjà vécu une situation de non-consentement, c’est-à-dire qu’elles ont eu un rapport sexuel sous la contrainte (devant l’insistance d’un partenaire ou encore sous l’emprise d’alcool ou de drogue). 14 % ont déjà subi un "acte sexuel imposé".

Selon cette étude, le constat que le sexisme existe fortement dans la société française est largement partagé par les Français. 93% d'entre eux estiment effectivement que "les femmes et les hommes ne sont pas traités de la même manière dans au moins une des sphères de la société".

La rue et les transports, lieux où les femmes subissent le plus le sexisme

L'étude pointe que les inégalités entre les femmes et les hommes "semblent s'être creusées dans certaines sphères". Par exemple, seuls 53 % des Français considèrent que les femmes et les hommes sont traités de la même manière dans le cadre éducatif, un score en baisse de neuf points par rapport au précédent baromètre, en mars.

Les sphères dans lesquelles les femmes subissent le plus de situation sexistes sont la rue et les transports (pour 57 % d’entre elles), le foyer (49%) ou encore le monde du travail (46 %). Par ailleurs, 41 % des femmes âgées de 15 à 24 ans déclarent avoir vécu du sexisme à l’école ou dans leurs études.

7 hommes sur 10 estiment qu'on généralise en considérant que les hommes sont tous sexistes

Le baromètre démontre cependant que si la conscience d'inégalités entre les femmes et les hommes existe, les situations sexistes sont partiellement acceptées par les Français. Ainsi, 42 % des Français, hommes comme femmes, considèrent que les femmes concurrencent les hommes sur le marché du travail et un tiers déclare qu’il est normal que les femmes s’arrêtent de travailler pour s’occuper de leurs enfants. De plus, les hommes refusent toute généralisation : 7 hommes sur 10 considèrent qu’on généralise en considérant que les hommes sont tous sexistes.

Enfin, le dernier enseignement de ce baromètre est la faible confiance des Français dans la justice et dans les acteurs publics pour lutter contre les actes et propos sexistes. Par exemple, 37% d'entre eux font confiance en la justice à ce sujet et le sentiment d'impunité des actes sexistes est partagé par 77 % de la population. De plus, seuls 27 % des Français considèrent que les pouvoirs publics font tout ce qu’il faut pour lutter contre le sexisme (- 3 points).

Le Haut Conseil pour l'égalité entre les femmes et les hommes présente dix recommandations

A l'occasion de la publication de son baromètre, le Haut Conseil pour l'égalité entre les femmes et les hommes présente dix recommandations "pour un plan d'urgence de lutte contre le sexisme". Sur le constat que "le sexisme ne recule pas en France" et qu'"au contraire, certaines de ses manifestations les plus violentes s'aggravent", le Haut Conseil pour l'égalité "propose des pistes d'action en urgence pour enrayer ce phénomène".

Pour Sylvie Pierre-Brossolette, présidente du Haut Conseil à l'égalité, interrogée ce lundi sur France Inter, ce "n'est guère une surprise" et son étude présente un résultat "gravissime" et "alarmant". Un point positif, selon elle, est à noter : la réception mercredi du HCE par Emmanuel Macron, ce qui prouve "l'importance de nos travaux".

Mieux former les magistrats et réguler la pornographie en ligne

Dans le rapport qu'elle remettra mercredi au président de la République, le HCE recommande d'abord une "augmentation des moyens financiers et humains de la justice" afin de "former plus et en plus grand nombre les magistrats au sein des juridictions chargées de traiter les violences intrafamiliales". Le HCE prend ainsi l'exemple de l'investissement espagnol dans ce sens.

L'une des recommandations est également de "réguler les contenus numériques" afin de "lutter contre les stéréotypes, représentations dégradantes, traitements violents des femmes". Le HCE dit alors cibler "en particulier" la pornographie en ligne.

Interdiction de la publicité pour les jouets genrés

Parmi les dix recommandations, le HCE dit également vouloir "rendre obligatoire les formations contre le sexisme par les employeurs" et "généraliser l'égaconditionnalité", qui conditionne l'argent public à une contrepartie en matière d'égalité. De plus, le Haut Conseil recommande de "créer une Haute autorité indépendante pour lutter contre les violences sexistes en politique".

Enfin, le HCE recommande de "rendre obligatoire une publication annuelle sur la part de représentation des femmes dans les manuels scolaires", une "interdiction de la publicité pour les jouets genrés" et une "institutionnalisation de la journée national de lutte contre le sexisme le 25 janvier".

Cette étude Viavoice pour le Haut Conseil à l'égalité entre les femmes et les hommes a été réalisée en ligne du 5 octobre 2022 au 26 octobre 2022 auprès d’un échantillon de 2.500 personnes, représentatif de la population âgée de 15 ans et plus vivant en France métropolitaine.

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