Plusieurs dizaines de milliers d'euros pour évacuer un spéléologue coincé dans une grotte à Olargues

Le Belge bloqué vendredi soir dans une grotte à Olargues est sorti ce dimanche de l'hôpital avant de rentrer chez lui. Ce Flamand de 47 ans  souffre d'une fracture de la tête de l'humérus. Ce vacancier de forte corpulence était de passage dans l'Hérault la semaine dernière avec une trentaine de compatriotes pour d'explorer les grottes de la région. 

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L'homme a fait une chute de trois mètres de hauteur. L'intervention a été particulièrement longue. La victime a été évacuée plus de 24 heures après son accident car il a fallu élargir les passages des galeries afin de la transporter sur une civière. L'accident s'est produit à 500 mètres de l'entrée dans cette grotte PN 77, "La grotte des pieds nickelés". Il s'agit du surnom donné par les spéléologues qui ont découvert le site en 1977.   

Une grotte d'habitude interdite au public

En temps normal, cette grotte accidentée est fermée au public. Sans autorisation au préalable, il est impossible d'explorer les 1.500 mètres de galerie, qui s'enfoncent jusqu'à 80 mètres sous terre. Il s'agit d'une rivière souterraine asséchée. Le site peut devenir dangereux en cas de montée rapide des eaux. 

L'autorisation d'exploration avait été accordée par les clubs de spéléologie de Béziers et celui des Avant-Monts. 

La grotte avait été ouverte le vendredi matin à ces spéléologues confirmés en vacances dans la région depuis plusieurs jours. Ils ont notamment été guidés par la Fédération française de spéléologie. La victime est une habituée des explorations souterraines. Ce groupe était en autonomie totale et avait connaissance du relief accidenté. 

Plusieurs dizaines de milliers d'euros à la charge du SDIS 34  

Une centaine de sauveteurs ont été mobilisés dont 28 bénévoles du Spéléo-Secours Français de l'Hérault, de l'Aude et de l'Aveyron. Le plan Orsec avait été déclenché. Le SSF compte 2.000 sauveteurs bénévoles en France. Une convention est signée avec les préfectures, dont celle de l'Hérault, pour épauler les pompiers lors des interventions périlleuses dans les milieux souterrains.  

L'intervention s'est heureusement bien terminée pour la victime qui a été rapidement prise en charge par les pompiers de l'Hérault. 

Une intervention assez lourde financièrement en raison des moyens engagés (humains, aériens...) et de la durée du sauvetage. Plusieurs dizaines de milliers d'euros, d'après nos informations. Cette facture est à la charge du SDIS 34. Car les secours sont gratuits en France. 

Les frais de sauvetages engagés par l'État et les collectivités ne sont pas facturés

La France, contrairement à l'Allemagne ou à la Suisse, applique la gratuité des secours aux personnes : c'est un principe juridique gravé dans le marbre depuis une ordonnance royale de 1733 de l'époque du roi Louis XIV et réaffirmé par la loi de modernisation de la Sécurité civile de 2004.

Une quarantaine de députés (anciennement UMP) avait tenté en 2013 de créer une exception au principe de gratuité pour les personnes ayant fait preuve "d'imprudence caractérisée", mais leur proposition de loi avait été renvoyée en commission, puis enterrée.