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Pessat-Villeneuve : la commune décide d'accueillir à nouveau 50 migrants

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Les élus du conseil municipal de la commune ont rendu leur décision vendredi soir, une cinquantaine de migrants vivant actuellement dans la jungle de Calais seront accueillis dès la fin du mois d'octobre à Pessat-Villeneuve.

L'an passé, 50 migrants ont déjà été accueillis dans le château de Pessat-Villeneuve.
L'an passé, 50 migrants ont déjà été accueillis dans le château de Pessat-Villeneuve. © Radio France - Valentine Letesse

Ils ont décidé de renouveler l'expérience. Dès la fin du mois d'octobre et jusqu'au 31 mars 2017, une cinquantaine de migrants poursuivront leurs démarches administratives notamment sur la commune de Pessat-Villeneuve. Il y a un an tout juste, les habitants avaient déjà vu arriver dans leur petit village du Puy-de-Dôme une cinquantaine de jeunes hommes. La cohabitation s'était très bien déroulée. Pourtant le village reste divisé aujourd'hui sur la question de les accueillir.

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"Quand on connaît ces gens, leur vie et leur parcours on ne peut pas leur dire : non, tu rentres chez toi !" - Clarisse, 19 ans habite à Pessat-Villeneuve.

Bilan de ces cinq mois de vie commune entre migrants et auvergnats : aucun problème. C'est la réponse de chaque habitant interrogé. Pourtant derrière son portail, une mamie explique "pour un petit pays comme ici, 50 migrants c'est trop". Lorsqu'on lui demande pourquoi c'est embêtant alors qu'il n'y a eu aucun problème,  l'habitante répond, "C'est tout ce que j'ai à dire."

"Ici, ça ressemble à une dictature." - Joël, un habitant de Pessat-Villeneuve.

Un peu plus loin devant une petite maison aux volets vert, Joël n'est pas contre accueillir "les pauvres migrants qui vivent dans des conditions déplorables à Calais. Seulement je voudrais qu'on aide en priorité nos six millions de chômeurs !" lance le voisin du château. Surtout, ce qui le dérange c'est le manque d'informations du maire, "moi je l'ai su parce que la police est passée jeudi. Ils se préoccupaient de savoir où l'on avait accueilli des migrants. Je leur ai dit au château. Ils m'ont répondu : vous allez en accueillir de nouveau ! C'est quand même triste que le maire ne respecte pas les bases même de la démocratie".

Si chez les anciens, règne une guerre de politiques, chez les jeunes habitants de Pessat-Villeneuve, accueillir des jeunes d'une vingtaine d'années c'est un peu d'animation dans le village. "Comme c'était des gens de notre âge, il y avait forcément plus de liens avec nous qu'avec les personnes âgées" raconte Clarisse, 19 ans. La jeune femme a beaucoup sympathisé avec Alim, "il était assistant dentaire dans son pays. Et moi je faisais des études de santé, alors on a parlé de dents. C'était bien. [...] Je suis trop contente que de nouveaux migrants reviennent".  À ceux qui ont peur, l'auvergnate leur répond : "il y en a qui ont traversé le Sahara, le plus grand désert du monde. On ne va pas leur dire : "non tu rentres chez toi"".

Le vote des élus au conseil municipal de la ville vendredi soir résume bien l'état d'esprit des habitants de Pessat-Villeneuve. Pour un nouvel accueil de migrants au sein du château inoccupé l'hiver : sept voix pour, six contres et deux abstentions.

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