Pays Basque : la moitié des passages frontaliers sont fermés et ça va durer
L'accord transfrontalier pris dans le cadre du plan Vigipirate applicable à partir de ce jeudi a nécessité de longues négociations. Il concerne des passages frontaliers moins fréquentés mais ceux qui vivent sur la frontière expriment déjà leur mécontentement.
Depuis ce jeudi matin, vous ne pouvez plus passer la frontière entre le Pays Basque nord et sud, à Larrau, Baigorri ou Sare, à cause d'une "menace terroriste". C'est ce que dit le communiqué publié mardi 12 janvier par la préfecture des Pyrénées-Atlantiques, mais il ne s'agit pas d'une menace imminente. C'est en fait la conséquence d'un processus commencé le 2 novembre, quand le gouvernement a décidé d'activer le niveau 2 du plan Vigipirate. La panoplie de mesures prévoit la fermeture des frontières sauf qu'un Etat ne peut pas prendre cette décision tout seul, en tous cas pas dans l'espace Schengen.
Une longue négociation
Une longue période de négociation a donc débuté entre les Etats français et espagnol mais aussi entre la préfecture, le conseil départemental des Pyrénées-Atlantiques, et les communautés autonomes d'Euskadi, de Navarre et d'Aragon. Tout ça, sous l'égide de l'Union Européenne. Et le même scénario se reproduit sur les autres frontières avec l'Italie ou la Belgique. Une fermeture "jusqu'à nouvel ordre" indique le décret préfectoral, il faut comprendre que l'interdiction a de fortes probabilités de durer tant que le plan Vigipirate restera au niveau "sécurité renforcée".
Protestation des frontaliers et des abertzale
La préfecture explique qu'elle réduit les points de passage frontaliers pour mieux rationnaliser les contrôles sur les routes les plus fréquentées, comme l'autoroute A63, ou la route nationale à Béhobie. Ce sont ainsi les axes secondaires qui sont concernés par la fermeture, comme la voie qui relie le village de Sare à celui de Zugarramurdi en Navarre, là où se trouve la venta Berrouet à un jet de pierre de la frontière. Cette décision est un coup de massue pour Miguel, l'un des quatre salariés de la petite station essence qui fait aussi bar, épicerie et bureau de tabac : "On ne sait rien, on n'a eu aucune communication, ce sont les clients qui nous disent qu'ils vont fermer la frontière par rapport au terrorisme. _Pour nous, c'est catastrophique__, nos principaux clients sont Français, alors s'il ne peuvent plus venir, on va subir une grosse perte_".
Dans un communiqué le parti abertzale de gauche EH Bai dénonce "des mesures disproportionnées" et "une présence policière et militaire accrue met le Pays Basque en état de siège", et qui divise le Pays Basque.
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