"On a plus assez de clients" : Julie Gonce, souffleuse de verre, alerte sur l'avenir des métiers d'art
A l'occasion des journées européennes des métiers d'art, Julie Gonce présentait son artisanat d'art à l'atelier d'ébénisterie d'art Le Chevalet à Mundolsheim. Une occasion de tirer la sonnette d'alarme sur l'avenir de ces métiers qui manquent de clients et de visibilité.
Les journées européennes des métiers d'art ont commencé mardi 2 avril. Partout en France, des ateliers ouvrent leurs portes pour montrer leurs savoir-faire et militer pour une meilleure reconnaissance de ces compétences. En Alsace, l’atelier d’ébénisterie d’art Le Chevalet à Mundolsheim accueillait ce week-end de nombreux artisans. Parmi eux, Julie Gonce, souffleur de verre depuis 35 ans, qui en a profité pour alerter sur l'avenir de son métier.
Un métier passion
Julie Gonce est née au coeur de l'artisanat. Son père travaillait le bois, ses voisins étaient céramistes... Alors elle y a aussi trouvé sa voie : "souvent je dis, j'ai glissé dans la marmite !", lance l'alsacienne, "en cherchant dans les métiers manuels ce qui existait, j'ai lu "souffleur de verre" et je me suis dit ouah, rien que ces mots sont magiques".
De fil en aiguille, elle est devenue souffleuse de verre, d'abord à la canne, puis à la flamme. Une véritable passion, qui ne demande pas tant de souffle : "tout le monde pense qu'il faut beaucoup de souffle pour un souffleur de verre mais non, il faut de la persévérance parce que c'est métiers qui sont très longs à apprendre".
"Je vais me battre jusqu'au bout"
Le métier demande aussi une grande "capacité physique" selon la professionnelle. Donc pour pouvoir travailler sans avoir à trop souvent porter des charges trop lourdes , elle a adapté sa pratique et fait aujourd'hui des scuptures avec du verre qu'elle modèle au chalumeau. Elle a même été lauréate du concours ateliers d'art de France en 2014. Mais aujourd'hui, elle s'inquiète pour le futur de sa profession.
"Notre gros problème c'est qu'on a plus assez de clients. C'est pour ça que les métiers d'art s'arrêtent, parce que les gens consomment autrement. Si on veut continuer à avoir des artisans, il faut continuer à acheter chez les artisans", confie Julie Gonce, "moi ça fait plus de 25 ans que je fais ça, évidemment que je n'ai pas envie d'arrêter donc que je vais me battre jusqu'au bout pour le faire". Aujourd'hui, l'alsacienne est installée à Preuschdorf, entre Haguenau et Wissembourg. Selon elle, il n'y a qu'une 15aine d'artisans à la flamme en France.
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