Nucléaire : des comprimés d'iode disponibles pour 160 000 Seinomarins supplémentaires
Le plan particulier d'intervention autour des centrales nucléaires a été étendu, passant de 10 à 20 kilomètres. En Seine-Maritime, 160 000 personnes supplémentaires sont concernées. Une campagne d'information a lieu depuis mardi 17 septembre pour les tenir au courant des gestes à adopter.
Dans sa pharmacie du Petit-Appeville, à l'ouest de Dieppe, Elodie inspecte les boîtes de comprimés d'iode. Elle vient tout juste de les recevoir car son secteur fait désormais partie du périmètre du plan particulier d'intervention. Ce plan permet d'informer les habitants concernant les réflexes à avoir en cas d'incident nucléaire. Il vient d'être étendu, passant de 10 à 20 kilomètres autour des centrales, notamment de Paluel et Penly.
Une première campagne avait eu lieu en 2016 pour toutes les communes situées en-deçà des 10 kilomètres. La nouvelle campagne, débutée en juin et complétée en septembre, concerne uniquement celles comprises dans le rayon de 10 à 20 kilomètres, soit près de 170 communes, 160 000 habitants, tous les établissements recevant du public et toutes les entreprises.
Des bons pour retirer des comprimés d'iode
C'est une nouveauté pour les habitants mais aussi pour les professionnels de santé. Auparavant, Elodie n'avait aucune boîte d'iode dans son officine. Ce pharmacien assistant a donc reçu une formation en juin dernier à la centrale de Penly : "On a appris qu'on allait recevoir du stock, que les gens allaient avoir un bon pour venir chercher les boîtes."
Elle connaît désormais la posologie : "il faut les avoir à la maison pour les prendre le plus vite possible si jamais il y a un souci dans une centrale. Pour un adulte de plus de 12 ans, femmes enceintes incluses, c'est deux comprimés par personne. Pour les enfants entre 3 et 12 ans, c'est un comprimé. Pour les enfants entre 1 mois et 3 ans, un demi comprimé et pour les nouveaux-nés, c'est un quart." Ces comprimés permettent de saturer la glande thyroïde et donc de l'empêcher de capter l'iode radioactif. Ils sont disponibles gratuitement en échange du bon.
Mercredi 18 septembre, aucun client n'était encore venu chercher sa boîte d'iode. L'information commence tout juste à être connue des habitants. Certains s'interrogent d'ailleurs, comme Karine :_"C'est plutôt rassurant de savoir que le périmètre s'est agrandi mais en même temps, on peut aussi se dire qu'on est finalement dans la zone critique."_Jean-Marie, lui, est très sceptique car "on nous donne des pilules mais de toute façon, s'il se passe quelque chose à la centrale... on n'est pas grand chose".
Connaître les bons gestes
La campagne d'information va donc se poursuivre pour expliquer les bons gestes - se mettre à l'abri rapidement, se tenir informé, ne pas aller chercher ses enfants à l'école, etc. - et rassurer en rappelant quelques points : les pastilles sont distribuées à titre préventif, assure la préfecture m, et cette extension du périmètre était obligatoire pour suivre les règles européennes. Jehan-Eric Winckler, le sous-préfet explique : "En 2016, la commission européenne avait demandé que la France élargisse ses périmètres pour être dans la norme européenne et cette norme est de 20 kilomètres."
S'il y a un incident, les comprimés ne seront à prendre que sur ordre de la préfecture via la sirène d'alerte, les appels téléphoniques et la diffusion d'un message à la radio.
Si les riverains ont des questions, ils peuvent se rendre à deux réunions publiques : le 9 octobre à Saint-Nicolas-d'Aliermont et le 16 octobre à Grainville-la-Teinturière.
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