Mort du Pape Benoît XVI : "il a fait partie de ma vie personnellement" confie ému l'Archevêque de Tours

Le Pape Benoît XVI est mort ce samedi 31 décembre 2022 à l'âge de 95 ans. Pape émérite depuis sa renonciation en 2013, Joseph Ratzinger s'est éteint dans le monastère dans lequel il s'était retiré au Vatican. Un choc pour l'Église et les croyants du monde entier qu'il a conduit ses huit années de pontificat (2005-2013).
À Tours (Indre-et-Loire) cette disparition marque encore plus personnellement l'Archevêque, par ailleurs vice-président de la conférence des évêques de France. Mgr Vincent Jordy le reconnaît, il n'en serait sans doute pas là aujourd'hui sans cet homme qui a beaucoup compté dans son parcours au sein de l'Église. "Il y a une vraie émotion à le voir partir" confie-t-il.

ⓘ Publicité

"Benoît XVI a fait un peu partie de ma vie personnellement"

"Benoît XVI a fait un peu partie de ma vie personnellement" reconnaît avec modestie l'Archevêque de Tours. "C'est lui qui m'a, la première fois, nommé évêque lorsque j'étais évêque auxiliaire de Strasbourg". Auparavant Mgr Vincent Jordy a été amené à rencontrer Joseph Ratzinger avant que celui-ci ne devienne Pape. "Il se trouve que j'ai fait mes études à Rome à une époque où il était cardinal-préfet de la doctrine de la foi, et j'ai eu l'occasion de le rencontrer à plusieurs reprises".

Durant ses six années d'études à Rome, Mgr Vincent Jordy a bénéficié de l'enseignement de Benoît XVI, un homme qui a énormément compté dans sa réflexion : "il a été le théologien qui m'a le plus marqué, qui m'a aidé à structurer ma pensée" explique l'Archevêque de Tours.

"Il a été le théologien qui m'a le plus marqué"

De ses rencontres avec Benoît XVI, Mgr Vincent Jordy garde le souvenir d'une très grande modestie, d'une très grande humilité "Je l'avais rencontré plusieurs fois et on reconnaissait toujours cet aspect de courtoisie chez lui, la manière très posée de dire les choses, d'être écoutant, attentif aux autres".

Mrg Vincent Jordy, par ailleurs vice-président de la conférence des évêques de France décrit aussi un homme érudit connaisseur "des grands textes", mélomane "il pratiquait la musique lui-même" mais aussi et surtout profondément intelligent "dans le sens le plus noble de l'intelligence qui est le sens de la nuance. Il savait mettre les nuances dans les choses. Ce n'était pas un homme de l'excès".

Des valeurs que l'Archevêque de Tours continue de mettre en pratique au quotidien "j'ai essayé d'intégrer cela, le sens de l'équilibre, le sens de l'attention" raconte-t-il avant d'ajouter "oui, il m'a profondément marqué".