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"Parfois, on ne peut pas passer dans la rue" : la mairie de Lormont lutte contre les garages à ciel ouvert

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À Lormont, dans l'agglomération de Bordeaux, le maire socialiste Jean Touzeau a pris un arrêté début avril pour interdire la pratique de la mécanique sauvage. Ces garages à ciel ouvert sont en effet en augmentation dans la commune depuis plusieurs mois.

 Garagiste (illustration)  Garagiste (illustration)
Garagiste (illustration) © Maxppp - Lionel Le Saux

Lutter contre la mécanique sauvage. C'est la volonté du maire socialiste de Lormont, Jean Touzeau, qui a pris un arrêté interdisant ces garages à ciel ouvert dans sa commune le 5 avril. Les contrevenants s'exposent à une contravention de 35 euros. 

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Cette pratique consiste, "lorsqu'on est sur un espace public, un parking ou une voie" à voir "petit à petit une ou deux voitures en réparation, des opérations de vidange réalisées ..." explique Jean Touzeau, qui souligne "que ces ateliers se multiplient. D'où un arrêté interdisant ces réparations de grande ampleur, mais pas les petites réparations. Pour celles-ci, il n'y a aucune difficulté." 

Ça nous empêche d'avoir du travail", Sukru Koc, garagiste à Lormont 

"Ça fait plusieurs années que nous avons pu observer quelques lumignons s'allumer", raconte encore le maire de Lormont, "mais nous avons constaté au cours de ces derniers mois qu'il nous fallait prendre une décision." Pour l'élu, l'objectif est surtout de "prendre des mesures permettant de favoriser la bienveillance et le bien-vivre ensemble". Car il en est conscient : les 35 euros prévus par l'arrêté ne vont pas permettre d'endiguer ce phénomène de mécanique sauvage. "C'est une verbalisation qui amène une prise de conscience", espère Jean Touzeau. Mais si "on constate un non-respect des dispositions environnementales, avec par exemple des huiles qui se déversent dans le réseau d'eau public, c'est 135 euros d'amende", rappelle-t-il.   

"Ça fait partie du paysage" 

De leur côté, les habitants vivent avec ces garages à ciel ouvert au quotidien. Mariame, qui habite Lormont depuis une dizaine d'années, raconte que "ça fait partie du paysage", jusque devant l'école de sa fille. "Parfois, on ne peut pas passer dans la rue parce qu'ils sont là, on est obligé de les contourner. On voit aussi des vidanges un peu partout, donc le sol glisse ... et pour moi qui suis handicapée, c'est compliqué", explique cette mère de famille, qui estime "que la mairie a pris ses responsabilités. Je pense que la mesure sera efficace"

Mais dans l'ensemble, les habitants sont dubitatifs sur l'efficacité de l'arrêté. "35 euros ? Quelle modestie !", ironise par exemple Gérald, habitant de la commune depuis 40 ans et qui juge que "la pédagogie ça va un temps ... à un moment donné il faut dire stop". Hervé s'interroge aussi : "Si je fais un chiffre d'affaires de 2.000 euros en tant que garage à ciel ouvert, une amende de 35 euros, c'est insignifiant".  

Des habitants peu convaincus 

Quant aux professionnels, ils réclament aussi des mesures plus dures. Sukru Koc, garagiste à Lormont depuis 33 ans, demande "350 ou 500 euros d'amende à chaque fois qu'ils se font attraper". Ces garages à ciel ouvert freinent en effet son activité : "Quand on fait une distribution à 500 euros, et qu'en face les gens achètent eux-mêmes leurs pièces sur internet et trouvent quelqu'un pour 50 euros ... Ça nous empêche d'avoir du travail", regrette le garagiste. 

Depuis la mise en place de l'arrêté le 5 avril, moins d'une dizaine de verbalisations ont été dressées par la police municipale de Lormont. 

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