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TEMOIGNAGE - Manifestations contre le racisme dans la police : "On n'a pas la même liberté, vous et moi"

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Un jeune Messin noir de 17 ans, croisé alors qu'il assistait à la manifestation contre le racisme et les violences policières ce samedi 13 juin à Metz, raconte sa "peur" quotidienne de la police.

George, 17 ans, à Metz ce samedi après-midi. George, 17 ans, à Metz ce samedi après-midi.
George, 17 ans, à Metz ce samedi après-midi. © Radio France - Marc Bertrand

Georges a des lunettes rondes, des dreadlocks sages sur un polo un peu trop petit et un sac banane en bandoulière. Il a 17 ans, et il est noir. Il surveille au bout de la place de la République le cordon de gendarmes mobiles qui bloque l'entrée de la rue Serpenoise. Ce samedi 13 juin, il y a une nouvelle manifestation contre le racisme et les violences de la police à Metz, et Georges et trois copains sont venus voir. De loin, à l'écart. 

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Ma mère m'aime, j'ai pas envie qu'un jour elle mette un tee-shirt 'Justice pour Georges'

"Moi, je vais pas manifester. Ma mère m'aime, j'ai pas envie qu'elle ait un jour à mettre un tee-shirt avec écrit 'Justice pour Georges'", ironise le jeune homme. "Là, vous voyez, j'ai beaucoup de policiers autour de moi. Et là, j'ai de l'adrénaline parce que je n'ai pas ma carte d'identité sur moi. Je sais que si je suis contrôlé, ça va poser un problème parce que je suis noir, alors que vous, si vous sortez sans votre carte, vous vous dites que c'est pas grave parce que vous l'avez en photo sur le téléphone. Ca, ça va passer pour moi"

La voiture de la BAC

Le jeune garçon raconte, du haut de ses 17 ans, qu'il n'a jamais été mis en garde à vue. "Et pourtant, "je connais la plaque d'immatriculation de la BAC par coeur. Vous trouvez ça normal ?", demande-t-il. "On dirait qu'on n'a pas la même liberté vous et moi. On a la liberté de marcher dans la rue, d'aller en terrasse, au MacDo. Mais nous, on va être plus traqués que vous. Alors qu'on n'a rien demandé. Si je me retrouve dans une ruelle tout seul avec une dame, et qu'une voiture de la bac passe, ils vont ralentir, s'arrêter parce qu'ils se disent : 'il va peut-être lui arracher son sac'. Alors que si c'est vous, ils vont se dire, 'c'est deux personnes dans la rue, ils marchent, RAS'". 

je connais la plaque d'immatriculation de la BAC par coeur. Vous trouvez ça normal ?

"Moi, je ne suis pas un délinquant. Je vais à l'école, j'ai mon frère et ma soeur, je joue au foot, je vis en centre-ville, même pas dans les quartiers", assure le jeune homme. "Maintenant, comment est-ce qu'on en est arrivés à ce que je sache par coeur la plaque de la voiture de la BAC ? C'est grave. Vous, vous voyez une Skoda noire. Moi, je vois la voiture de la BAC. Et j'ai peur. Alors que je n'ai rien à me reprocher ! Mais j'ai peur. Et je pense que c'est ça que les gens veulent dénoncer à travers les manifestations". 

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