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Logement en Dordogne : des habitants d'une petite commune dénoncent un projet de lotissement

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Des riverains de Sourzac se mobilisent contre la création d'un lotissement à côté de chez eux. Ils dénoncent la concentration de population et la perte d'une terre agricole. Le maire répond que la commune a besoin de logements et qu'il rend de la terre agricole dans un autre secteur.

Jean-Marc Villechanoux, Thierry Laurière, Christophe Pardessus et Thierry Fayout sont opposés au projet de lotissement. Jean-Marc Villechanoux, Thierry Laurière, Christophe Pardessus et Thierry Fayout sont opposés au projet de lotissement.
Jean-Marc Villechanoux, Thierry Laurière, Christophe Pardessus et Thierry Fayout sont opposés au projet de lotissement. © Radio France - Charlotte Jousserand

Le terrain de 2,7 hectares est rectangulaire, bordé par la route départementale 6089, et entouré de cinq maisons. Au milieu du champ de colza, une grande banderole jaune a été plantée par les riverains réunis en collectif "Touche pas à ma campagne". Ils ne veulent pas du projet de lotissement de 15 maisons porté par la mairie de Sourzac.

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"Cet environnement nature ne le sera plus du tout"

Christophe Pardessus habite à une centaine de mètres de là, il est trésorier de l'association, "notre environnement est fait de champs ici et donc tout d'un coup, il y n'y aura plus de champs à côté de chez nous. Il n'y aura plus tout ça et il y aura une densité de population dans un endroit qui n'est pas adapté [...]. L'installation d'une structure lotissement dans une commune rurale, c'est toujours choquant quand même"Christophe Pardessus ne comprend pas pourquoi le lotissement devrait être implanté près de chez lui"Il y a des terrains constructibles ailleurs dans la commune et il y a des maisons qui mériteraient d'être rénovées."

Jean-Marc Villechanoux n'habite pas à côté, mais il est l'agriculteur qui a une parcelle avec des noyers juste en face du terrain concerné. Il craint l'arrivée de nouveaux habitants et de possibles nuisances, "du voisinage sur l'activité agricole et inversement. Je pense que ce n'est pas compatible, mais on voudrait prévenir au cas où cela arriverait parce qu'on entend parler de conflits un peu partout en France".

Un terrain agricole et constructible

Les riverains du collectif dénoncent également l'expropriation du propriétaire du terrain et de l'agriculteur à qui il louait la parcelle, car la mairie a lancé une déclaration d'utilité publique après le désistement du propriétaire.

La mairie s'intéresse à cette parcelle depuis 2019, indique le maire, Philippe Perlumière, car il s'agit d'une parcelle "agricole et constructible" sur le plan local d'urbanisme et qu'elle possède déjà tous les équipements, "l'assainissement, les raccordements et les routes". La mairie avait engagé des discussions pour un rachat avec le propriétaire de la parcelle, Thierry Laurière, mais il a renoncé au moment du rendez-vous de signature chez le notaire, "pour une question de prix" dit-il.

La mairie a décidé de poursuivre son projet et a lancé une déclaration d'utilité publique pour passer outre le désaccord soudain du propriétaire. Une commissaire enquêtrice est venue sur place, a entendu les deux parties et elle a émis un avis favorable pour ce projet de lotissement. Une décision que n'acceptent pas les riverains qui ont décidé de prendre un avocat.

Pas d'agriculteur pour reprendre la parcelle

Le propriétaire du terrain sera exproprié, mais sera indemnisé, d'au moins la somme promise pendant la vente, soit 80.000 euros. L'expulsion est mal vécue par l'agriculteur qui exploite la parcelle. Thierry Faytout était d'accord pour partir au moment de la vente, mais il a du mal à digérer la procédure "d'expulsion".

L'agriculteur de 70 ans, aurait préféré que cette parcelle soit reprise par un jeune agriculteur avec son exploitation, mais il reconnaît lui-même qu'il ne trouve pas de repreneur. Cela fait cinq ans, explique l'agriculteur, qu'il cherche à transmettre son exploitation pour pouvoir enfin partir à la retraite. "Je suis inscrit sur les registres de la chambre d'Agriculture et de la Safer."

La mairie en recherche de logements

Si la mairie s'est engagée dans ce projet de lotissement, c'est "parce que l'on a pratiquement toutes les semaines des demandes de locations, et puis on a même des gens qui nous demandaient de mettre une caravane sur le camping ou alors de louer un mobil-home à l'année, mais ce n'est pas correct de loger des gens dans des habitats provisoires".

Philippe Perlumière a voulu que la mairie s'engage pour aménager des terrains à bâtir, "pour garder la maîtrise, on propose des terrains de 1.000 m2 à la vente, et on maîtrise les coûts". Le maire indique qu'il n'y a pas de pertes de terres agricoles puisque la commune va requalifier une parcelle constructible de quatre hectares en terres agricoles.

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