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Dans la commune de Naintré, les migrants s'intègrent bien

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La Nouvelle-Aquitaine va accueillir 900 migrants de la jungle de Calais. Ces Syriens ou Soudanais seront répartis sur différentes communes. En Poitou, plusieurs villes accueillent déjà des demandeurs d'asile, comme à Naintré, dans la Vienne, depuis juin. L'intégration se passe très bien.

La famille d'Ibrahim veut rester en France.
La famille d'Ibrahim veut rester en France. © Radio France - Adrien Bossard

Ils sont 25. Soudanais ou Afghans, ces migrants cohabitent tous dans les anciens locaux de la gendarmerie de Naintré, quatre T4 que la municipalité socialiste de Naintré loue depuis juin à l'association Audacia, qui s'occupe de l'accueil des demandeurs d'asile. Ici, ça parle anglais, même si quelques bribes de français s'entendent par moment. Les cours donnés par les bénévoles commencent à faire effet, en témoignent les lettres de l'alphabet accrochées sur le mur d'un des appartements.

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Les lettres de l'alphabet, accrochées au mur.
Les lettres de l'alphabet, accrochées au mur. © Radio France - Adrien Bossard

La décoration est très sommaire, une petite télé et une table viennent garnir l'espace de la pièce à vivre. Un luxe comparé à la jungle de Calais, qu'a cherché à fuir Hijratullah, jeune Afghan de 22 ans. "Calais est vraiment un endroit dangereux. Les gens se battent entre eux, c'est la loi du plus fort. C'est comme si nous étions des animaux". C'est la seule fois où le jeune homme prendra un air grave. D'humeur joviale, il s'estime surtout heureux d'être à Naintré, tout comme Mahmoud. Lui vient du camp de la Chappelle à Paris, après avoir fui le Soudan. "Les habitants ne font pas de différences entre les gens. C'est appréciable de vivre comme ça, et c'est parfait pour entamer une seconde vie."

Des matchs de foot avec les jeunes du coin

Pourtant, à leur arrivée, quelques Naintréens étaient sceptiques, Michelle la première. Elle est la voisine. "J'ai vu arriver un car avec plein de gens descendre, je me suis demandé ce qu'il se passait. J'avais quelques réticences, avoue la doyenne du quartier, 92 ans. Et puis ma foi, je m'y fais, l'autre jour je suis allée chez eux pendant deux heures pour un goûter et je leur dit bonjour à l'occasion, même si l'on ne peut pas vraiment parler à cause de la langue. Ils ont toujours le sourire et c'est appréciable".

Avec les jeunes du quartier, ils organisent des matchs de foot, certains soirs."La France contre l'Afghanistan et le Soudan, sourit Anaïs, leur référente chez Audacia. Et ça se passe toujours très bien, ils vont faire les courses dans le centre, vont à la médiathèque, et les habitants commencent à les reconnaître, je suis hyper fière de leur intégration."

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Mahmoud, à droite, se dit "heureux" d'être à Naintré.
Mahmoud, à droite, se dit "heureux" d'être à Naintré. © Radio France - Adrien Bossard

Une intégration réussie symbolisée aussi par Ibrahim. Ce kurde Irakien est arrivé bien avant tout le monde, en novembre 2015. Ancien capitaine dans l'armée, il quitte tout "à cause de Daech et du gouvernement". Il débarque seul ici, sa femme et sa fille, Rimas, âgée de 3 ans, le rejoignent quelques mois plus tard. "Maintenant, je suis le plus heureux du monde. J'ai ma famille avec moi, ma demande d'asile a été acceptée, tout va bien". Il espère maintenant la même chose pour sa compagne, dont le titre de séjour expire en décembre. En attendant, Ibrahim a trouvé un travail. "Je fais la plonge et la cuisine chez un traiteur." Sa fille, elle, va à l'école. Et la famille ambitionne de rester ici. "Je ne veux pas bouger de Naintré, c'est bien ici."

"Une expérience humaine unique", Christine Piaulet, maire de Naintré

À l'entendre, Christine Piaulet esquisse un sourire. La maire PS de la commune est à l'origine de l'installation de ces migrants. "C'est une démarche toute simple, et leur histoire nous ont touché, moi et mon équipe municipale. C'est une expérience humaine unique. Avec un bon réseau de bénévoles, c'est faisable, il faut juste s'en donner les moyens, mais parfois j'ai l'impression que l'on est un peu seul. Peu de communes accueillent et c'est dommage".

Elle vient d'apprendre la semaine dernière que Mignaloux-Beauvoir, dans la Vienne, devrait accueillir 16 migrants de Calais, d'ici la fin de l'année. "C'est une excellente nouvelle."

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