Le tiercé fête ses 70 ans ce lundi
Le tiercé fête ce lundi ses 70 ans. Popularisé dans les années 1950 à la télévision, le roi des paris hippiques connaît un âge d'or, avant de décliner. Les paris en ligne lui offrent, à partir des années 2010, une seconde jeunesse.
Inventé en 1954 par André Carrus, directeur emblématique du PMU, pour doper les recettes, le tiercé fête ce lundi ses 70 ans. Le roi des paris hippiques, qui se joue sur trois chevaux dans l'ordre ou le désordre, est né un 22 janvier au Prix Uranie, à Enghien. Depuis, son succès populaire ne se dément pas.
Selon l'histoire racontée par Guy Lux en 1992 dans l'émission "Double Jeu" de Thierry Ardisson, André Carrus a développé le tiercé sur l'idée de l'animateur d'Intervilles, qui avait mis en place ce système de pari mutuel dans une quincaillerie de Boulogne-Billancourt. "J'ai foutu une grande boîte à lettres, se souvient Guy Lux*. J'ai dit 'si vous amenez avant l'arrivée de l'étape (du Tour de France, ndlr) les trois dans l'ordre, vous pouvez venir dans le magasin prendre 5.000 balles. Si vous les avez dans le désordre, vous ne prenez que 500 balles' (...) Le troisième jour, tout le quartier venait".* Or, "monsieur Carrus passait devant le magasin".
Pari "mutuel" (les gagnants reçoivent l'argent des perdants), exclusivement joué dans les PMU (les Paris mutuels urbains, qui permettent de jouer sans se rendre à l'hippodrome), le tiercé est diffusé pour la première fois à la télévision en 1956, commenté par Georges de Caunes, père d'un certain Antoine. En 1957, un record de gains est établi : 6,4 millions de francs pour 116 gagnants. Les turfistes sont au rendez-vous.
Commenté par le fameux Léon Zitrone par la suite, le tiercé connaît un âge d'or. Le PMU enregistre une hausse spectaculaire du volume de jeu : de l'équivalent de 400.000 euros dépensés en 1954, à 9 milliards d'euros en 1975. Mais le déclin menace petit à petit le tiercé. Dans les années 1990, les paris hippiques ne sont plus "tendances", les parieurs vieillissent.
Ce n'est qu'en 2010, avec le changement de législation sur les paris en ligne, désormais autorisés, que le PMU se refait une santé. La moyenne d'âge des parieurs baisse de neuf ans en quelques mois. Revers de la médaille : le PMU perd le monopole du marché hippique. Faisant du tiercé un pari au petit goût de nostalgie.
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