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Le problème de l'effondrement des murs le long de la Varenne à Ambrières-les-Vallées n'est toujours pas réglé

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Plusieurs murs se sont effondrés le long de la Varenne à Ambrières-les-Vallées et les propriétaires se battent pour les faire entretenir. Le problème, c'est que les institutions se renvoient la balle pour prendre en charge cette rénovation. Anne-Marie Savignac se bat depuis 10 ans, sans résultat.

Au centre, on voit le bout de mur d'Anne-Marie Savignac écroulé, recouverts par la nature. Au centre, on voit le bout de mur d'Anne-Marie Savignac écroulé, recouverts par la nature.
Au centre, on voit le bout de mur d'Anne-Marie Savignac écroulé, recouverts par la nature. © Radio France - Alexandre Frémont

Voilà un exemple type de la complexité française. Depuis quelques années, près de 30 habitants d'Ambrières-les-Vallées, dans le Nord Mayenne, ont leurs maisons ou leurs jardins menacés par la Varenne, le cours d'eau qui traverse la commune. Depuis la création du barrage de Saint-Fraimbault-de-Prières en 1978 et le Lac de Haute Mayenne, en amont, la pression de l'eau en aval serait telle que les berges de chaque côté de la Varenne se dégradent.

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Parmi les habitants concernés, Anne-Marie Savignac, 79 ans. Son terrain donne sur la rivière, elle a bien consolidé son mur en 2019, en déboursant plus de 2.500 euros, mais depuis il s'est effondré. Aujourd'hui, il y a un trou béant et l'eau s'infiltre dans son jardin. Alors qui pour réparer ? Qui pour prendre en charge ? C'est là toute la complexité.

Huit structures pour rénover un mur

Anne-Marie Savignac se bat depuis dix ans et n'en voit pas le bout. "Je passe ma vie à m'agiter, à écrire à droite et à gauche, mais personne n'agit puisque j'ignore qui est responsable", explique-t-elle, "tout le monde se renvoie la balle et il y a huit organismes qui gèrent ça, alors qui est responsable ? Je ne sais pas".

Huit structures pour reconstruire un mur, notamment le Conseil départemental, la Communauté de communes du Bocage Mayennais et le syndicat du Bassin de l'Aron, Mayenne et ses affluents. Anne-Marie n'en peut plus et souhaite avant tout protéger son terrain auquel elle tient. "C'est ma jeunesse, ce sont mes grands-parents, c'est ma vie quoi", clame cette habitante.

Anne-Marie Savignac se bat depuis 10 ans pour enfin avoir un mur qui ne s'écroule plus le long de la Varenne.
Anne-Marie Savignac se bat depuis 10 ans pour enfin avoir un mur qui ne s'écroule plus le long de la Varenne. © Radio France - Alexandre Frémont

Selon Anne-Marie Savignac, le Conseil départemental reconnaît que, suite à la création du barrage, la pression de l'eau en aval est plus importante, mais il n'a pas la compétence pour s'occuper de ce problème de mur. D'autre part, pour faire des travaux au niveau des fondations du mur, il faut attendre l'étiage du barrage (le fait d'abaisser le niveau de l'eau de manières conséquente), mais cela a lieu tous les cinq ans. Ce n'est pas non plus la compétence de la commune d'Ambrières-les-Vallées puisqu'elle a été transférée à la Communauté de communes du Bocage Mayennais. Or, cette dernière affirme, dans un courrier envoyé à Anne-Marie Savignac, que c'est une décision à prendre avec d'autres parties prenantes, comme la police de l'eau et l'Entente Varenne Egrenne. Ça commence à faire beaucoup.

La RD23 pourrait être menacée

Le mur d'Anne-Marie et celui de sa voisine sont tombés, à qui le tour, se demande-t-elle. "Petit à petit, l'eau va s'infiltrer, elle va aller au pied du vallon, au-dessus duquel passe la RD23", s'inquiète Anne-Marie. Cette route, justement, est très fréquentée, près de 6.000 véhicules y passent tous les jours, dont des camions. Alors y a-t-il un risque d'effondrement ? Pour le savoir, il faut déjà réaliser une étude de la roche. "Alors peut-être qu'il n'y a pas de problème, mais au moins l'étude lui permettrait de garantir la sécurité", estime Guy Ménard, le maire d'Ambrières-les-Vallées, "ça permettrait aussi de réduire les coûts à venir s'il fallait refaire le travail plus tard". Mais là encore, il y a un problème, qui pour donner son feu vert et lancer cette étude ? Visiblement, selon le maire, la Communauté de commune du Bocage Mayennais pourrait débloquer la situation.

Au total, 29 propriétaires sont concernés par des effondrements (ou de probables effondrements) de murs, l'équivalent de 300 à 400 mètres de long sur la Varenne à Ambrières-les-Vallées. Selon Anne-Marie Savignac, ces murs existent depuis 1800 et ça n'a posé aucun problème avant l'arrivée du barrage. En tout cas, si rien ne bouge, cette habitante compte bien porter plainte contre l'État devant le tribunal administratif.

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