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Le département coupe dans les budgets, les éducateurs de rue doivent délaisser certains quartiers de Poitiers

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Le Conseil départemental de la Vienne a voté une baisse de 250.000 euros des subventions accordées à l'ADSEA 86, dont les éducateurs spécialisés interviennent dans les quartiers prioritaires de Poitiers et Châtellerault. L'association va devoir supprimer cinq postes et délaisser certains quartiers.

Cinq postes d'éducateurs de rue seront bientôt supprimés à Poitiers et Châtellerault Cinq postes d'éducateurs de rue seront bientôt supprimés à Poitiers et Châtellerault
Cinq postes d'éducateurs de rue seront bientôt supprimés à Poitiers et Châtellerault © Radio France - Justine Claux

Les éducateurs spécialisés se mobilisent à Poitiers ce lundi 29 avril. Ils manifestent à partir de 8h30 devant le Conseil départemental pour dénoncer des coupes budgétaires. Le 29 mars dernier, les élus de la Vienne ont voté une baisse de 250.000 euros des subventions versées au service de prévention spécialisée de l'ADSEA 86, l'Association Départementale de la Vienne pour la Sauvegarde de l'Enfant à l'Adulte, soit 25 % de son budget.

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L'association, qui intervient dans les quartiers prioritaires de Poitiers et Châtellerault, comme Bel Air, Beaulieu, Les Trois Cités ou encore Les Couronneries, va devoir supprimer cinq postes d'éducateurs de rue. Faute de bras, certains quartiers seront délaissés et 400 familles ne seront plus accompagnées.

"Sans eux, ça pourrait devenir dangereux"

Dans le quartier Bellejouanne à Poitiers, des banderoles "éducateurs de rue supprimés, quartiers abandonnés" ont été accrochées. "On a besoin d'eux", insiste Mamadou, qui habite ici depuis qu'il est enfant. Le jeune homme de 20 ans connaît bien les éducateurs de rue. "Ils nous ont fait sortir du quartier, on partait souvent en séjour avec eux, se souvient-il. Ils m'ont aussi aidé à trouver du travail et quand j'étais plus jeune, ils m'aidaient avec les conseils de discipline au lycée. Parfois, ils aident aussi les parents qui ne parlent pas bien français avec les papiers".

Des banderoles "éducateurs de rue supprimés, quartiers abandonnés" ont été accrochées dans le quartier Bellejouanne à Poitiers
Des banderoles "éducateurs de rue supprimés, quartiers abandonnés" ont été accrochées dans le quartier Bellejouanne à Poitiers © Radio France - Justine Claux

Le jeune homme s'inquiète des répercussions que la disparition des éducateurs pourrait entraîner. "Ils sont importants, sans eux, ça pourrait devenir dangereux parce que si la jeunesse n'a rien à faire, elle va trouver un autre moyen de s'occuper, ça pourrait être risqué pour le quartier et les habitants", assure-t-il.

Des quartiers prioritaires laissés "à l'abandon"

"Notre rôle est essentiel mais avec cinq postes en moins, on ne pourra plus aller partout", ajoute Julien Bonnet, éducateur de prévention spécialisé dans le quartier Saint-Éloi depuis neuf ans. Le quartier Bellejouanne fait notamment partie des quartiers qui ne seront plus accompagnés. "On va devoir arrêter tout ce qu'on faisait et laisser du public, des jeunes et des familles à l'abandon, c'est ce qui m'attriste le plus", déplore-t-il.

"Même les forces de l'ordre sont inquiètes, assure Alexandre Jollet, également éducateur spécialisé. On travaille très régulièrement avec le commissariat de police de Poitiers et il y a des policiers qui redoutent aussi de voir ce travail éducatif disparaître". Les éducateurs de rue ne comptent pas se laisser faire, ils ont déjà lancé une pétition en ligne et écrit une tribune. Ils ont également prévu de manifester devant le Conseil départemental ce lundi 29 avril, alors qu'une réunion publique se tient en présence d'élus.

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