Landes : les associations de défense des droits de l'homme se mobilisent pour l'accueil des réfugiés

Il a fallu huit mois avant que les Landes accueillent une première famille de réfugiés dans le cadre du dispositif mis en place par l’État en septembre dernier. Cette famille nombreuse, qui serait originaire de Syrie, est arrivée la semaine dernière dans le département. Elle devrait être suivie par trois autres familles au mois de juin.

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Mais pour les associations de défense des droits de l'homme, cela reste très insuffisant. L'arrivée de 200 réfugiés avait en effet été annoncée par la préfecture des Landes. Cela s'inscrivait dans la volonté affichée par la France d'accueillir 24 000 réfugiés sur deux ans.

"On est loin du compte" - Daniel Salhorgne, MRAP

Depuis plus d'un an, huit associations landaises (la Cimade, la LDH, Amnesty International ou encore le MRAP, le Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples) tentent de sensibiliser l'opinion publique et les responsables politiques.

"Nous avons été entendus l'an dernier, souligne Daniel Salhorgne, responsable du MRAP des Landes. L'idée était d'accueillir le maximum de familles mais aujourd'hui, nous sommes loin du compte."

Daniel Salhorgne rappelle que l'hiver a été très difficile pour les réfugiés sur les routes : "ils ont vécu dans le froid et la boue, avec des difficultés pour se nourrir et se soigner."

Des cercles de silence à Mont-de-Marsan

Les huit associations landaises ont donc monté un collectif. Elles ont décidé de lancer une opération chaque dernier mardi du mois à Mont-de-Marsan pour sensibiliser la population et les élus locaux.

Il s'agira "cercle de silence" : une manière de symboliser la voix inaudible de tous ses réfugiés en attente de trouver un abri. "Nous voulons entrer en contraste avec le bruit médiatique, explique Alain Ducasse, co-secrétaire d'Amnesty International à Mont-de-Marsan. Par le silence, on veut interpeller les gens".

Le premier "cercle de silence" aura lieu ce mardi 31 mai de 12h à 13h place du Général Leclerc, devant la mairie de Mont-de-Marsan.

Pourquoi les réfugiés n'arrivent-ils pas ? Il n'y a qu'une explication et elle est à Paris." - Alain Ducasse, Amnesty International

Les associations tiennent quand même à souligner les efforts faits par la préfecture des Landes et les collectivités locales. "Une dizaine de communes s'est préparée à accueillir les réfugiés, rappelle Daniel Salhorgne. Nous ne mettons pas en cause les autorités locales mais bien au-delà."

Et oui, pour Alain Ducasse, c'est l’État qui est responsable de cette situation : "tant que le gouvernement ne prendra pas de décision claire sur cette question, les arrivées se feront au compte-gouttes".

Daniel Salhorgne souligne aussi que les Landes ont toujours été une terre d'accueil. "En 39-45, on a été capables d'accueillir des milliers de réfugiés venus de pays en guerre. On ne saurait plus le faire aujourd'hui ?, s'interroge le responsable du MRAP. Certains se servent de la situation sociale et économique pour dénoncer l'accueil de réfugiés mais ce n'est pas pour ça qu'on doit se priver de toute démarche de solidarité."