La ville de Saint-Jean-le-Blanc a-t-elle fait du zèle pour contrôler un arrêt maladie ?
Le 18 octobre dernier, une employée du CCAS de Saint-Jean-le-Blanc, en arrêt maladie depuis quatre jours, a reçu la visite de deux policiers municipaux de la commune. D'autant plus problématique qu'elle habite... Orléans. La ville de Saint-Jean-le-Blanc invoque un malentendu.
La ville de Saint Jean-le-Blanc a-t-elle fait du zèle pour contrôler l'arrêt maladie d'un de ses agents ? C'est ce qu'affirme une agent du centre communal d'action sociale de la ville, qui porte plainte. Cette femme, âgée de 49 ans, en arrêt maladie depuis le 14 octobre, a eu la surprise de recevoir la visite de deux policiers municipaux de Saint-Jean-le-Blanc, le 18 octobre, "envoyés par la mairie", à son domicile d'Orléans.
"C'est choquant et perturbant"
Cette employée a été engagée au CCAS de Saint-Jean-le-Blanc en avril 2022 pour faire du portage de repas auprès de personnes âgées. Donnant satisfaction, elle a par la suite vu ses missions s'élargir, notamment pour s'occuper de la facturation des repas. En contrat jusque fin décembre 2023, elle devait être titularisée en janvier 2024, mais l'arrivée d'une nouvelle direction au CCAS a semble-t-il changé la donne. Il n'est plus question de titularisation, et cette femme de 49 ans affirme subir un harcèlement moral pour l'inciter à démissionner. Le samedi14 octobre, elle n'en peut plus, un arrêt maladie de deux mois et demi lui est prescrit.
Quatre jours plus tard, le mercredi 18 octobre, vers 15h, deux policiers municipaux de Saint-Jean-le-Blanc sonnent à sa porte, à son domicile d'Orléans. "Comme je n'avais pas réagi, ils ont sonné chez des voisins qui m'ont appelée au téléphone, raconte-t-elle. Je m'étais endormie sous l'effet des médicaments, mais j'ai fini par décrocher. J'ai alors ouvert aux policiers, j'étais très surprise de leur présence." Ceux-ci leur disent d'abord être venus "en amis", mais finissent par reconnaître qu'ils ont été envoyés par la direction générale des services de la Ville. Dans quel but ? Pour l'employée, le doute n'est pas permis, il s'agissait de contrôler son arrêt maladie. "C'est très choquant, déplore-t-elle, d'abord la police municipale de Saint-Jean-le-Blanc n'a pas compétence pour intervenir à Orléans, en-dehors de son territoire ; ensuite, c'est à la Sécurité sociale d'effectuer ce genre de contrôle. C'est d'autant plus perturbant qu'ils ont dérangé mes voisins à qui j'ai dû expliquer pourquoi la police était chez moi."
"Cela me semble normal"
Du côté de la ville de Saint-Jean-le-Blanc, on minimise l'événement et on plaide pour le malentendu. "Cette employée avait appelé la ville pour prévenir de son absence, mais nous n'avions pas la durée de son arrêt maladie, explique Thierry Chevalier, le maire de la commune. On l'a appelée à plusieurs reprises, elle ne répondait pas au téléphone, nous avons décidé d'aller voir chez elle, mais il s'agissait seulement de s'assurer que tout allait bien. Cela me semble normal quand on n'a plus de nouvelles de quelqu'un, qu'on savait fragile." L'employée affirme pourtant avoir envoyé son arrêt maladie par accusé de réception dès le lundi 16 octobre. Et cela n'explique pas pourquoi la police de Saint-Jean-le-Blanc est intervenue en-dehors de son territoire de compétence. La jeune femme a déposé plainte le 20 octobre au commissariat d'Orléans, à la fois pour intimidation et harcèlement moral.
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