La vente du terrain de foot pour rénover l'école crée des remous à Salaunes en Gironde

Le terrain de foot de la discorde ! A Salaunes dans le Médoc, un village s'écharpe sur la vente de son stade à un promoteur immobilier afin de financer la rénovation de son école. La tension est même montée à son comble en début de semaine lors du Conseil municipal entre le maire et son prédécesseur, aujourd'hui dans l'opposition. Une délibération a été votée pour pouvoir vendre ce terrain d'un hectare et demi à l'abandon depuis une dizaine d'années.

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L'opposition veut maintenir un espace vert

La mairie doit trouver 3 millions d'euros d'autofinancement pour rénover son école sur un budget global de 5.2 millions d'euros. Une école qui accueille aujourd'hui 160 élèves de la maternelle au CM2. Le sujet est très sensible sur place. "Je suis né ici, j'ai toujours connu ce terrain. Je reconnais qu'il est mal en point, mais il faut garder au moins un espace vert ici", explique Philippe, un riverain. Il réfléchit aujourd'hui à créer un collectif avec d'autres habitants pour essayer de sauver le terrain.

Dans son combat, il peut compter sur le soutien de l'ancien maire, Jérôme Pardes : "Je ne suis pas contre le projet de rénovation de l'école, je l'ai même lancé. Mais je suis absolument contre le plan de financement et surtout, je m'oppose à la bétonisation de cet espace alors qu'en plus, on a déjà des problèmes avec les inondations". Pour celui qui est passé dans l'opposition, il y a quelques semaines, le financement des travaux de l'école peut se faire juste avec un prêt.

La seule solution pour sauver l'école pour le maire

Son successeur, Damien Hoareau, lui répond non ! Pour l'édile, c'est impossible. Cela passera par un prêt de 1.5 millions d'euros et la vente du terrain de foot pour 1.5 millions d'euros. Pour l'actuel maire, il faut faire des choix et surtout, il y a des priorités comme l'école de la commune. Il rappelle que certains enfants sont dans des préfabriqués et que la cantine n'est même plus aux normes. "J'entends leur projet de jardin anglais mais, pour ça, il faut faire des travaux et donc de l'argent alors qu'on en a déjà pour l'école", insiste Damien Hoareau.

Il va même plus loin : "La priorité, c'est l'école. Beaucoup de monde attend ces travaux. Je ne suis pas anti-sport mais, déjà ce terrain n'est plus utilisé depuis des années et surtout, il y a une urgence avec l'école. Moi, demain, sans la rénovation et donc la vente du stade, je dois fermer l'école. Cela commencera par la cantine et après les enseignants ne continueront pas longtemps dans cette situation". Pour l'instant, il a six offres de promoteurs sur la table et Damien Hoareau le garantit, il choisira un projet qui mélange logements sociaux et espaces verts. Dans les prochaines semaines, le Conseil municipal se réunira pour en retenir deux ou trois avant de les présenter en réunion publique et de faire un choix définitif si le projet va au bout.