Consécration pour l'éleveur de taureaux Robert Margé, une de ses bêtes graciée à Nîmes

Voir un taureau de combat sortir vivant d'une arène après une corrida est un moment rare et constitue un événement dans le mundillo taurin. Les probabilités sont faibles, rares sont les éleveurs à pouvoir se réjouir d'une grâce dans une arène aussi prestigieuse que celle de Nîmes. 

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C'est pourtant ce qui vient d'arriver à Gamus, un taureau de l'éleveur Biterrois Robert Margé installé sur un millier d'hectares à Fleury-d'Aude. L'animal âgé de cinq ans a été gracié pour sa bravoure dimanche en fin d'après-midi à l'occasion de la dernière corrida de cette feria des Vendanges. 

Six taureaux de Robert Margé étaient présentés à l'occasion d'un seul contre tous avec Antonio Ferrera

C'est la troisième fois que l'ancien directeur des arènes de Béziers, 67 ans, connait une telle apothéose. Mais c'est une grande première dans une arène aussi importante pour le ganadero biterrois. Une consécration, l'aboutissement d'un travail de longue haleine. Robert Margé ne cache pas sa fierté. 

Gamus, référence à un grand gladiateur

"J'ai ressenti une émotion immense dans les arènes. Le fruit du travail de toute une famille pendant des années. Pour l'élevage c'est un coup de pouce formidable. Et donc je remercie  Gamus du fond du cœur parce qu'il a exprimé toute la quintessence de ce qu'est un taureau brave".

L'animal âgé de cinq ans est retourné au pré au milieu des siens dès dimanche soir, après avoir été vu aussitôt par un vétérinaire. Les 10 prochains jours sont cruciaux. Malgré ses blessures, l'animal devrait s'en sortir. 

"Avec les réseaux sociaux, tout le monde a vu la vidéo de son combat. (voir ci-dessous). Toute l'Espagne m'a appelé. J'ai reçu des centaines de messages".

"On va le surveiller comme du lait sur le feu."

"Notre vétérinaire est très optimiste, dit Robert Margé_, mais les prochaines 48 heures sont déterminantes. Nous allons à ses côtés trois fois par jour pour vérifier son état de santé. Après il sera un véritable pacha." _

"Je parle à mes bêtes en permanence dès leur naissance. Tout à l'heure quand nous nous sommes approchés, il m'écoutait. Son regard en disait long. J'espère vraiment qu'on va le sauver."

"J'ai pleuré de joie quand ce taureau est ressorti vivant des arènes. Mon fils Olivier m'accompagnait dimanche soir. On a pleuré dans les bras l'un de l'autre. On est fier du travail accompli. Vous n'imaginez pas notre joie. Voilà des décennies qu'on s'investit". 

"Si la grâce des taureaux n'existait pas; je n'aurais jamais envoyé mes bêtes dans une arène. Il faut qu'ils aient une chance de revenir vivant."

Si Robert Margé a tiré sa révérence comme directeur des arènes de Béziers fin 2020, il continue malgré son âge à s'occuper de ses bêtes dans son élevage sur un millier d'hectares "Mes bêtes sont toute ma passion'' conclut la ganadero biterrois.