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La Chapelle-sur-Erdre : polémique entre la mairie et Tadeusz Kucharczyk sur des travaux au château Le Saz

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Le projet de réaménagement du château Le Saz à La Chapelle-sur-Erdre pour en faire un hôtel, un restaurant ou encore une salle de réception est très ambitieux. Le chantier a d'ailleurs déjà commencé mais pourrait rapidement prendre fin. La mairie affirme que le propriétaire n'a pas d'autorisation.

Le château Le Saz à La Chapelle-sur-Erdre a été racheté par Tadeusz Kucharczyk, en 2017. Le château Le Saz à La Chapelle-sur-Erdre a été racheté par Tadeusz Kucharczyk, en 2017.
Le château Le Saz à La Chapelle-sur-Erdre a été racheté par Tadeusz Kucharczyk, en 2017. © Radio France - Florian Cazzola

Un des portails menant au château Le Saz, à La Chapelle-sur-Erdre, près de Nantes, est ouvert. Sur le chemin, les ouvriers sont déjà à l'œuvre et creusent une tranchée à l'aide d'un tractopelle. Construite au début du XVIe siècle, la bâtisse a été rachetée en 2017 par l'entreprise TK Château Le Saz, propriété de Tadeusz Kucharczyk. L'ambition de celui qui, hasard du calendrier est aussi candidat aux législatives, est claire. Il veut faire du lieu "un petit Walt Disney pour les Chapelains" avec un restaurant "ouvert toute l'année", un hôtel composé de 54 chambres, aménager le château afin d'y accueillir réceptions et autres séminaires. Problème, la municipalité accuse le propriétaire de réaliser des travaux sans autorisation. Explications. 

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Une réunion d'information avec les riverains met le feu aux poudres

Un riverain sort un dépliant et l'ouvre sur sa table d'extérieur. Il a été distribué par TK Château Le Saz lors d'une réunion d'information organisée il y a une dizaine de jours, confirment plusieurs habitants de ce hameau composé d'une dizaine de maisons. "C'est à ce moment là qu'on s'est rendu compte que ça prenait une proportion démesurée, confie Benjamin, dont la maison est collée au domaine du château. On sait que c'est un château qui est destiné à accueillir des réceptions mais au vu de ce qui a été annoncé, ça prend une autre tournure. On évoque la création d'un hôtel, d'un parking sur des terres agricoles, d'un restaurant, d'un camping, d'une discothèque." "Pas de discothèque, se défend le manager général de la société. Depuis, on a aussi changé d'avis sur le parking." Le reste est confirmé. 

Nous avons constaté que certains travaux, pas tous, n'étaient pas conformes aux différents règlements.

Alerté par des voisins inquiets, le maire de La Chapelle-sur-Erdre s'est déplacé sur le site. Ses adjoints aussi. "Nous avons constaté que certains travaux, pas tous, n'étaient pas conformes aux différents règlements, assure Fabrice Roussel. Ce sont d'abord des tranchées faites sur des espaces boisés classés, c'est également l'implantation de "Tiny House" sur des espaces interdits ou encore des abattages d'arbres en période de nidification." TK Château Le Saz se défend d'un quelconque écart avec la loi. "On nous dit qu'on a abattu des arbres sur un espace classé, c'est faux et on a le moyen de le prouver, tonne Philippe Veiga, directeur des travaux au château. Nous avons une autorisation de travaux pour mettre en conformité en terme de sécurité incendie et d'accessibilité PMR le château. Lorsqu'on nous dit qu'on dénature le parc, en réalité, on ne fait que repasser sur des chemins déjà existants." Si, à l'heure actuelle, les deux parties se renvoient la balle, cela ne devrait pas durer. 

Plusieurs riverains résidant un hameau composé d'une dizaine d'habitations ont manifesté leur inquiétude à la mairie à propos du projet de réaménagement du château Le Saz.
Plusieurs riverains résidant un hameau composé d'une dizaine d'habitations ont manifesté leur inquiétude à la mairie à propos du projet de réaménagement du château Le Saz. © Radio France - Florian Cazzola

Une lettre au parquet de Nantes et un arrêté d'interruption des travaux sur la table

Une pile de documents relatifs au dossier du château Le Saz en main, Fabrice Roussel déplore la position de la société dirigée par Tadeusz Kucharczyk. "Nous avons demandé à plusieurs reprises au propriétaire de nous transmettre la liste des travaux afin de juger, en amont, ce qui était possible et ce qui ne l'était pas, détaille le premier édile. Malgré de nombreuses relances, nous n'avons pas eu ce document, d'où la nécessité d'intervenir sur le site." Il a donc adressé une lettre au procureur de la République de Nantes et s'apprête à signer un arrêté municipal interruptif dès la semaine prochaine, à moins que les propriétaires du château se montrent plus coopérants d'ici là. "Nous allons répondre très fermement à la mairie avec tous les documents que nous avons en notre possession", lâche Philippe Veiga.

Je ne sais pas pourquoi la mairie s'acharne contre nous.

Dans le même temps, Tadeusz Kucharczyk a programmé une réunion, ce mardi, avec toutes les entreprises qui œuvrent sur le chantier. "On va leur expliquer la situation", souffle le septuagénaire. Il annoncera à ce moment-là sa position sur ce "projet global toujours en train d'être réfléchi" mais déjà budgété entre cinq et six millions d'euros. "A mon avis, la mairie m'en veut à titre personnel et je ne comprends pas pourquoi, assène Tadeusz Kucharczyk. Je ne sais pas pourquoi elle s'acharne contre nous." Si les tensions ne s'apaisent pas dans les prochains jours, ça sera à la Justice de trancher.

Plusieurs ouvriers travaillent actuellement dans l'enceinte du château Le Saz,.
Plusieurs ouvriers travaillent actuellement dans l'enceinte du château Le Saz,. © Radio France - Florian Cazzola

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