JO Paris 2024 : un Carpentrassien lâche le volant de son camion pour surveiller la ligne blanche du badminton

Deux Vauclusiens seront juges de ligne des épreuves de badminton à Paris cet été. Miguel Matoso et Frédéric Hattat sont licenciés au Badminton Olympique de Pernes-les-Fontaines. À 50 ans, le Carpentrassien Miguel Matoso est devenu juge de ligne pour suivre les compétitions de ses enfants.

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Il a déjà arbitré des championnats du monde de badminton, mais il considère les Jeux olympiques comme le summum de sa carrière.

Du volant... au volant olympique

Miguel Matoso descend de son poids lourd pour expliquer qu'avec son travail, il "s'énerve vachement sur un chantier. Quand je suis dans une salle de badminton, je suis calme et posé alors que normalement, je cours dans tous les sens sur le chantier. C'est le grand écart ". Miguel Matoso explique qu'il doit "vérifier si le volant est à l'intérieur ou à l'extérieur des lignes. Je ne suis pas un athlète, mais il faut être concentré, bien regarder les volants, le jeu, suivre la partie. Les erreurs se jouent vraiment au millimètre près. C'est très très dur à regarder et nous sommes sous pression durant tout le match."

Rester concentré sur la ligne blanche

À 50 ans, Miguel Matoso doit rester concentré : "Le volant va tellement vite, nous avons un centième de seconde pour prendre notre décision. J'ai déjà commis des erreurs sur un match : il faut se reconcentrer pour ne pas refaire une erreur derrière parce que les joueurs ciblent le juge de ligne lorsqu’ils pensent qu’il est est faible, ils vont rejouer toujours au même endroit pour essayer d'appâter le juge de ligne. Je n'ai pas le droit de relâcher mon attention. Entre les points, je relâche un petit peu parce qu'il y a une coupure d'une minute lorsque le score atteint 11 ou qu’un set est gagné."

Arbitre pour ne pas s'ennuyer pendant les matchs de ses enfants

"Je me suis mis à l’arbitrage car mes enfants ont pratiqué le badminton en compétition", confie le Carpentrassien. "Au lieu de rester assis dans les tribunes, j’ai choisi d’aller arbitrer et de regarder jouer de plus près les petits. C'est devenu une passion. Davantage qu’une passion même parce que ça me prend beaucoup de temps : il y a les championnats de France, tous les arbitrages à l'étranger, l'Open de France et après, les Jeux olympiques."

"Participer aux Jeux à Paris, c'est la consécration de tout le travail que j'ai accompli depuis de nombreuses années et j'en suis très fier" souligne Miguel Matoso. "Ma famille aussi est très fière de moi. Je suis au sommet de ma carrière d'arbitre. Les Jeux olympiques, je ne pourrais pas aller au-delà. J'ai déjà fait les championnats du monde, j'ai fait les championnats d'Europe, j'ai fait les France… donc les Olympiades, c'est le summum pour moi."

Rêve de cérémonie d'ouverture

Les moments olympiques qui font rêver l'arbitre vauclusien, ce sont "la cérémonie d'ouverture et les remises de médailles avec les athlètes. Les arbitres font partie du protocole des compétitions. Et puis voir des joueurs de très très haut niveau parce que même si je suis sur une chaise, je regarde toujours les matchs. Je suis en coulisses du match parce que nous, les juges de ligne, nous sommes à l'extérieur des terrains, on ne nous voit pas. Les plus visibles sont l'arbitre de chaise et le juge de service."

Rugby à 13, RCT et Massilia Sound System

"Quand je ne suis pas sur un chantier ou au bord d'un terrain de badminton, je vais voir les matchs de rugby à Toulon. Je suis abonné au Racing Club de Toulon". L'arbitre de badminton confie que le rugby, c'est son autre passion : "Mon fils joue au rugby à treize à Carpentras".

Un arbitre met quoi comme titre dans sa playlist ? "J'écoute du Massilia quand je pars en compétition. J'aime bien Un dimanche Aux Goudes pour mon voyage tranquille."