Passer au contenu
Publicité

"J'ai peur pour mes enfants" : après deux noyades, la sécurité des plans d'eau alsaciens en question

Par

En un peu plus d'un mois, deux personnes se sont noyées dans une zone de baignade non surveillée du lac Achard, à Illkirch-Graffenstaden. L'Eurométropole de Strasbourg dit préparer des mesures pour éviter un nouveau drame.

Vincent Debes explique que des pieux pourraient être installés dans l’eau pour dissuader les baigneurs d’occuper la zone. Vincent Debes explique que des pieux pourraient être installés dans l’eau pour dissuader les baigneurs d’occuper la zone.
Vincent Debes explique que des pieux pourraient être installés dans l’eau pour dissuader les baigneurs d’occuper la zone. © Radio France - Bastien Munch

Plusieurs fois par jour, Julien, maître-nageur au lac Achard d'Illkirch-Graffenstaden, grimpe sur son bateau à la rencontre des baigneurs, juste à côté de la zone de baignade surveillée. "Les gens ne se rendent pas compte qu'ici, c'est le plus gros piège de la zone non surveillée", explique-t-il en maniant la barre. "Il y a une rupture de pente. Ils pensent qu'ils ont pied et d'un coup 'boum', on perd 3-4 mètres de profondeur et il n'y a plus aucun appui pour revenir à la surface."

Publicité

C'est ici que deux personnes ont perdu la vie en un peu plus d'un mois. D'abord une jeune femme de 22 ans à la mi-juin, qui s'est noyée à côté de ses deux amies. Puis un père de famille de 44 ans, jeudi 28 juillet, qui avait laissé ses enfants sur la plage. Son corps a été retrouvé une heure et demie après la noyade. Les deux accidents se sont produits dans le "virage" du lac, une zone non surveillée à l'entrée du plan d'eau.

Une zone de surveillance trop restreinte ?

"Ça va, c'est ok ? Attention, c'est particulièrement profond ici", prévient Julien, face à un groupe de baigneurs qui s'est éloigné du bord. "Ça tombe d'un coup dans le fond", confirme Rachel, qui a dérivé avec son fils sur un matelas gonflable. "Vu que je suis bonne nageuse ça va, mais c'est vrai que ça peut être surprenant." "J'ai déjà moi-même subi un glissement", explique Anthony, qui vient au lac Achard depuis une vingtaine d'années. "On se retrouve comme aspiré vers le bas. Maintenant, quand mon fils entre dans l'eau, je l'ai à l'oeil et j'ai aussi les pieds dans l'eau pour agir vite si besoin."

"Quand j'entends parler de ces noyades, j'ai parfois peur pour mes enfants", avoue Karim, en train de gonfler une grosse bouée en forme de flamant rose. Le Strasbourgeois ne comprend pas pourquoi la zone surveillée est si petite. "On voit qu'il y a des maîtres-nageurs, ils sont nombreux mais ils n'ont qu'une seule zone à surveiller. Ce n'est pas logique..."

Plus de maîtres-nageurs en hors-saison

L'Eurométropole de Strasbourg assure préparer des mesures pour renforcer la prévention de cette zone non surveillée. Une réunion avec les services concernés doit se tenir lundi 1er août. "Cette noyade est la deuxième de trop. La première était déjà de trop", confie Vincent Debes, vice-président de l'Eurométropole en charge du sport et des équipements sportifs. "Il faut trouver une solution, peut-être on mettra des pieux dans l'eau pour montrer la dangerosité et, pourquoi pas, délimiter une zone formellement interdite à la baignade."

Si on met des bouées ou des lignes dans l'eau, les gens croient que c'est une zone surveillée. - Vincent Debès, vice-président de l'Eurométropole de Strasbourg

"La réflexion porte aussi sur l'avenir, avec le réchauffement climatique", continue le maire d'Hoenheim. "Là on est en période estivale, mais il faut aussi qu'on ait de la surveillance en avril et en mai, voire au mois de septembre et début octobre." Vincent Debes estime que "si les plans d'eau sont encore plus densément occupés, il faudra peut-être avoir parfois des jonctions avec des piscines moins fréquentées, pour rapatrier certains maîtres-nageurs supplémentaires sur les plans d'eau naturels".

Ma France : Améliorer le logement des Français

Quelles sont vos solutions pour aider les Français à bien se loger ? En partenariat avec Make.org, France Bleu mène une consultation citoyenne à laquelle vous pouvez participer ci-dessous.

Publicité

undefined