Passer au contenu
Publicité

Inondations dans les Landes : à Bégaar, les collectivités proposent de racheter des maisons pour les détruire

Par

La décrue de l'Adour et de la Midouze est en cours. Après l'eau, la recherche de solutions. A Bégaar, la mairie et la communauté de commune du Pays Tarusate ont choisi de préempter 12 maisons à risque pour les détruire.

Le maire de Bégaar, Jean-Pierre Poussard, dans ses dossiers inondations. Eux aussi débordent. Le maire de Bégaar, Jean-Pierre Poussard, dans ses dossiers inondations. Eux aussi débordent.
Le maire de Bégaar, Jean-Pierre Poussard, dans ses dossiers inondations. Eux aussi débordent. © Radio France - Paul Ferrier

La décrue, centimètre par centimètre, de l'Adour et de la Midouze. Et quand l'eau s'en va, il faut se creuser la tête. Une solution a été trouvée à Bégaar où les maisons le long de l'Adour ou de la Midouze ont encore une fois les pieds dans l'eau.

Publicité

Décision a été prise par la mairie et la communauté de commune du Pays Tarusate de créer une zone, celle la plus a risque juste au bord des deux cours d'eau, où les maisons existantes seront préemptées par la communauté de commune. Le jour où les habitants décideront de les vendre, c'est la collectivité qui les rachètera pour les détruire et interdire sur cette zone toute construction. Cela concerne 12 maisons à Bégaar, dont 10 sont actuellement habitées. 

"La solution la moins onéreuse"

"Les habitants quand ils voudront vendre leur bien ne pourront pas le commercialiser. C'est la communauté de commune qui a un droit de préemption", explique Jean-Pierre Poussard, le maire de Bégaar.  Il ne s'agit pas d'expropriation précise tout de suite celui qui est aussi vice président de la communauté de commune : "Il n'y a pas d'obligation, c'est si les habitants veulent quitter leur domicile". 

"C'est la solution la moins onéreuse", poursuit le maire qui raconte que des études ont été faites pour renforcer les digues et ainsi protéger ces maisons. Mais la communauté de commune n'en avait pas les moyens. Cela reste tout de même un geste fort, "c'est quand même plus d'un million d'euros qui est injecté pour pouvoir acquérir pour une destruction", termine Jean-Pierre Poussard.

"Ça commence à être épuisant" 

Hervé Delauney habite au bord de l'Adour à Bégaar, le long du chemin de halage. La maison de l'ingénieur chez une société pétrolière fait partie des 12 habitations que la communauté de commune a choisi de préempter. C'est une solution qui lui va bien, il veut partir : "oui, j'ai 60 et quelques années, ça commence a être épuisant de nettoyer tout. Il y a un moment pour tout, la barque à 60 ans ... c'est bien"

Depuis le début du mois de décembre, Hervé Delauney raconte qu'il n'a pu accéder à sa maison normalement qu'une seule semaine, qu'il a eu plusieurs fois 20 cm d'eau dans sa maison. Cette fois, il en a pour 30 à 35 000 euros de travaux pour réparer les dégâts. "Il y aura une bonne poignet de gens qui vont vendre. Parce que là, ça devient récurrent", compte l'ingénieur qui rencontre souvent ses voisins pour s'entraider entre "îliens". 

Rachat au prix du marché ? 

D'ici quelques semaines, pour ceux qui le souhaitent, une agence immobilière va passer pour estimer les maisons. Hervé Delauney espère retirer de la vente de sa maison à la communauté de commune le prix du marché. Soit 200 000 à 250 000 euros. Il salue la décision des élus car, n'en pouvant plus, il souhaite partir et sait bien que sa maison aurait eu du mal à se vendre autrement. "Maintenant, elle est invendable. Donc oui, ce qu'a mit monsieur Poussard en route, on l'en remercie". 

Selon le maire de Bégaar, une petite majorité des propriétaires veulent partir. Pas tous. Certains tiennent à leur maison ou à leur mode de vie, malgré les pieds dans l'eau.

Ma France : Améliorer le logement des Français

Quelles sont vos solutions pour aider les Français à bien se loger ? En partenariat avec Make.org, France Bleu mène une consultation citoyenne à laquelle vous pouvez participer ci-dessous.

Publicité

undefined