Indre : les infirmières de l'association Asalée inquiètes pour leur avenir
Le réseau Asalée emploie des infirmiers et infirmières intervenant auprès de généralistes pour les aider dans le suivi de patients. Depuis quelques mois, il s'inquiète du retard dans le versement des subventions qui lui sont allouées par la CPAM et craint que cela ne mette en péril l'association.
Vous avez peut-être déjà été pris en charge par une infirmières Asalée. Dans l'Indre, elles sont onze à intervenir auprès de médecins généralistes, pour assurer le suivi de patients au long cours. "J'ai une infirmière Asalée à mes côtés deux jours par semaine, explique le docteur Anne Mathieu, à Mézières-en-Brenne. Elle assure le suivi des patients diabétiques, des patients en surpoids, elle monte les dossiers pour les personnes handicapées, pour les aides au maintien à domicile, les bilans mémoire, etc. Elle m'est indispensable !"
Avec près de 2.000 patients à prendre en charge, le docteur Mathieu ne se voit pas se passer des services de l'infirmière du réseau Asalée. "Je fais la première consultation, puis je revois les patients diabétiques par exemple tous les six mois. Elle peut assurer les rendez-vous intermédiaires. Et je vois les résultats ! Dans les bilans, on voit le cholestérol baisser par exemple".
11 infirmières Asalée dans le département de l'Indre
Marie Martin, infirmière Asalée depuis 5 ans, entre Châteauroux et Saint-Maur, confirme. "Certains rendez-vous peuvent durer une heure et demi. Un médecin généraliste ne peut pas prendre ce temps là. Nous avons de plus en plus de mission, et ça décharge le médecin tout en permettant aux patients d'avoir un accompagnement personnalisé."
Autre avantage à ce système, souligné par le docteur Mathieu : l'infirmière intervient sur deux cabinets. "Elle est deux jours à Mézières et trois à Saint-Gaultier. Ça permet aussi de rompre l'isolement du généraliste, surtout en campagne. Finalement, on travaille ensemble, avec quelqu'un en commun."
Un réseau menacé ?
Mais le système serait en péril. Selon le réseau dans l'Indre, la CNAM verse chaque mois une subvention à l'association ce qui lui permet de payer les salaires de ces infirmières. Or, en février, la subvention serait arrivée très en retard, seulement le 15 du mois. Et ce retard s'installerait depuis plusieurs mois, mettant en danger l'association pour qui cela devient "compliqué de payer les salaires à la fin du mois ainsi que les charges salariales", explique Marie Martin. "Aujourd'hui, on demande à la CNAM de verser cette subvention plus tôt, pour qu'on puisse être payé en temps et en heure."
Autre demande de l'association : une réévaluation de la subvention, calculée pour "1.200 temps pleins, ce qui était le nombre d'infirmières Asalée il y a deux ans. Aujourd'hui, nous sommes 1.400 et la subvention n'a jamais été réévaluée."
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