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Indre-et-Loire : Les gars de Betz-Le-Château dans la Grande Guerre sont allés mourir bien loin de leur village

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On célèbre aujourd'hui ce 11 novembre l'anniversaire de l'Armistice de la Première Guerre Mondiale signé le 11 novembre 1918 à 5 h 15 du matin. Il marque la fin des combats et la victoire des Alliés sur l'Allemagne. Le cessez-le-feu est effectif à 11 heures du matin ce 11 novembre.

Les deux frères Sallard Joseph mort à Notre Dame de Lorette et Emile mort à la Bataille de la Somme
Les deux frères Sallard Joseph mort à Notre Dame de Lorette et Emile mort à la Bataille de la Somme - ©J Joubert

Dans toute la France, les cloches sonnent à la volée pour annoncer la fin d'une guerre qui a fait près de 19 millions de morts, d'invalides et de mutilés, dont 8 millions de civils. 

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Joël Joubert, professeur de lettres à la retraite, vit à Betz-le-Château dans le Lochois et il s'est intéressé aux soixante-sept noms inscrits sur le monument aux morts de son village.

67 morts sur les 400 jeunes hommes mobilisés dans ce village du Lochois 

A l'époque le village comptait 1400 habitants.  Et ces jeunes de Betz-le-Château sont allés parfois mourir très loin de chez eux explique Joël Joubert : "Cette guerre a été une grande saignée dans le monde paysan ! J'ai été étonné de voir le nombre de ceux qui sont allés en Serbie ou aux Dardanelles. Aux Dardanelles, sur un petit village comme Betz, ils étaient au moins cinq et en Serbie, ils étaient une petite trentaine à être envoyés là-bas dont plusieurs y sont restés. Ils sont restés, mais ils n'ont pas de tombe car ils ont été tués dans des combats perdus contre les Bulgares et donc les corps abandonnés à l'ennemi ont certainement fini dans des fosses communes. Pour les familles, c'était terrible de savoir que leur enfant était mort si loin, dans des pays inconnus pour eux et qu'il n'aurait jamais de tombe, qu'on ne le reverrait jamais.

L'histoire de ces soldats de Betz est celle de tous les soldats arrachés à leurs villages 

A travers l'histoire de ces soixante-sept jeunes soldats de Betz-le-Château, c'est aussi leur vie quotidienne pendant cette guerre que les habitants d'aujourd'hui découvrent comme l'explique Joël Joubert :"Je me suis attaché à leur histoire pour être le plus précis possible, mais c'est aussi l'histoire de paysans de Provence, de Bretagne ou des Landes dans cette guerre. "

Les 400 hommes mobilisés à Betz-le-Château ont été enrôlés à la caserne du Blanc dans l'Indre. 

"Les gens découvrent le quotidien de ces soldats pendant la Première Guerre et tous me disent : on ne pensait pas que c'était aussi terrible" témoigne Joël Joubert "les conditions de vie et les conditions de mort de ces gars ont été terribles ! Leur quotidien était également épouvantable, ça se passait dans les tranchées et les tranchées, c'est des trous et elles étaient envahies d'eau plusieurs mois par an. Ils étaient exposés à l'eau, au froid, au soleil dans des conditions terribles et ça on le sait grâce aux journaux de bord des régiments qui donnent quasiment au jour le jour la météo !"

Le livre de Joël Joubert s'appelle "Un village du Lochois dans la Grande Guerre, Betz le Château 1914/1918". Il devrait être republié début 2020   

Les deux frères Sallard en photo dans cet article : Joseph, le plus jeune, né en 1892 à Betz, tué le 19 octobre 1914 sur les pentes de Notre-Dame-de-Lorette, dans le Pas-de-Calais. Il n'a pas de tombe.

Émile, né en 1888 à Betz, tué le 13 octobre 1916, pendant la bataille de la Somme, à Sailly-Saillisel (Somme). Il est enterré à Flers, dans la Somme.

Les Sallard avaient 3 enfants : deux garçons et une fille. Les deux garçons, qui devaient reprendre la ferme des parents, disparus.

Marie, la fille, s'est mariée au lendemain de la guerre. "Ce sont ses descendants qui m'ont raconté l'immense chagrin des parents, de cette famille brisée" explique Joël Joubert 

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