Il y a 79 ans, Dunkerque était presque libérée des Nazis

Il y a 79 ans, le 8 mai 1945, l'Allemagne nazie capitulait. Pour commémorer la victoire des Alliés et rendre hommage aux Français morts lors des combats, de nombreuses cérémonies sont prévues aujourd'hui dans le Nord-Pas-de-Calais. Des cérémonies particulières cette année, alors que la France célèbre aussi les 80 ans du début de sa libération.

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Commencée en Normandie, elle se sera faite attendre à Dunkerque, l'une des dernières villes françaises à se débarrasser de l'occupant nazi le 9 mai 1945. Ce jour là, le vice-amiral Frizius, qui dirigeait la garnison allemande, remet sa capitulation à un général tchécoslovaque, Alois Liska.

Pourquoi des Tchécoslovaques se trouvent-ils autour de Dunkerque à ce moment-là ? Il faut remonter un peu en arrière, en septembre 1944, pour comprendre la situation. Les soldats de la 1ère armée canadienne parviennent difficilement à libérer les ports de Boulogne et de Calais, des points stratégiques pour continuer à débarquer du matériel. Aux prix de lourds bombardements, les deux villes finissent par retomber aux mains des Alliés les 22 et 30 septembre 1944. Mais à Dunkerque, la résistance nazie est plus féroce.

Anvers plutôt que Dunkerque

Pressé de rejoindre Berlin, l'état-major américain décide finalement de faire une croix sur la ville du Nord. Son port est détruit, inutilisable. Il faudra des mois pour le remettre en état. Le général Montgomery préfère filer à Anvers, en Belgique, où le port n'a pas été touché.

Il décide quand même de positionner des troupes autour de Dunkerque pour assiéger la ville, où environ 10.000 soldats allemands sont stationnés. Parmi elles, une brigade blindée tchécoslovaque de 4.500 hommes arrivée le 6 octobre 1944.

"C'était des soldats qui avaient combattu au Moyen-Orient et qui avaient été initiés aux unités blindées en Angleterre" explique Patrick Odonne, président de la société dunkerquoise d'histoire et d'archéologie. La brigade est épaulée de soldats français et de quelques unités britanniques.

Pendant huit mois, elle affronte les soldats allemands placés sous les ordres du vice-amiral Frizius, qui suit les ordres jusqu'au bout. Il n'acceptera de se rendre que le 9 mai 1945, au lendemain de la capitulation allemande signée la veille à Reims. Face à lui ce 9 mai, à Wormhout, des autorités françaises et le général tchécoslovaque Alois Liska.

Des soldats coincés à Dunkerque pour des raisons politiques ?

Si lui et ses hommes sont restés aussi longtemps à Dunkerque, c'est également pour des raisons politiques et diplomatiques. "Les Alliés ne savaient pas encore quelle serait le sort de la Tchécoslovaquie quand elle serait libérée. Elle pouvait fort bien, et c'est ce qu'il s'est produit, rejoindre la sphère soviétique. Cette brigade tchécoslovaque était donc plutôt encombrante qu'autre chose", affirme Patrick Odonne.

Quelques jours après la libération de Dukerque, la brigade tchécoslovaque rentrera directement au pays. Dunkerque, ville martyr, ravagée par les bombardements allemands et alliés, mettra plusieurs années à se reconstruire.