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Handicap - "Dégage de ma place ! " : un doigt d'honneur aux automobilistes mal garés

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Un tétraplégique de 27 ans s'est mis à la recherche de toutes les voitures garées sans autorisation sur des places réservées aux handicapés. Son objectif : les sanctionner avec un sticker collé sur leur pare-brise et une inscription cash, prononcée sur le même ton que l'incivilité commise.

Pratikable, logo réalisé par Wilfried Panatier
Pratikable, logo réalisé par Wilfried Panatier - Wilfried Panatier

"Etre abruti n'est pas un handicap: dégage de ma place !" Voici le slogan d'une initiative bordelaise destinée à stopper les automobilistes qui se garent sans autorisation sur les emplacements réservés aux handicapés. L'image parle d'elle-même, c'est un doigt d'honneur lancé à ceux qui empêchent l'accessibilité aux personnes à mobilité réduite. A l'origine de ce mouvement citoyen, un groupe d'amis qui réfléchissait sur la manière dont ils pouvaient agir face à ce problème. Le cerveau de l'équipe s'appelle Wilfried Panatier, c'est un graphiste de 27 ans. On lui doit ce fameux sticker.

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Un paralysé multi-tâches

Son pseudonyme, "Pratikable", en dit beaucoup sur son combat. L'accessibilité des handicapés a beaucoup d'importance pour Wilfried Panatier. Lui, le handicap il l'a rencontré à l'âge de vingt ans, sur une plage de St Barthélémy dans les Antilles, en surfant, lorsqu'il a été soulevé par une vague violente. Le jeune pâtissier d'un grand hôtel de luxe de cette station balnéaire a alors été confronté au regard des autres.

En revenant à sa ville d'origine, Talence, dans l'agglomération bordelaise, il retrouve le tram, un outil génial selon lui. Le seul moyen d'accéder à des activités de la vie courante en étant en fauteuil roulant. Mais bien le seul malheureusement. Il décide alors de commencer une aventure sur la toile : "la route de Wil". Quelques tribulations d'un tétraplégique, qui tente d'obtenir tant bien que mal les mêmes droits que les autres.

Les activités s'enchaînent alors. Une ligne de vêtement pour handicapés, une formation dans une école d'arts graphiques, et quelques entraînements de jeunes handballeuses du Haillan plus tard, il arrive finalement à trouver son graal : l'ordinateur.

"L'ordinateur, c'est le seul outil que je peux utiliser de façon autonome".
— Wilfried Panatier, à l'origine du mouvement "Pratikable"

Il décide alors de se lancer dans l'aventure d'un webzine destiné au "handisport" extrême, Pratikable. Une manière de rendre hommage à ces personnes à mobilité réduite qui croquent la vie, à pleine dents. Parallèlement à cela, il a aussi lancé sa société de graphisme, Grafik Works, une agence destinée à la création graphique pour particuliers et professionnels.

Entre deux activités, il trouve encore le temps de s'attaquer aux automobilistes hors-la-loi. Une situation qui l'interpelle de plus en plus.

"Bien souvent, quand on les attrappe devant le fait accompli, ce sont toujours les mêmes excuses. Et le pire, c'est qu'ils sont agressifs avec les handicapés qui s'énervent contre eux. C'est l'hôpital qui se fout de la charité, le monde à l'envers. C'est pour cette raison qu'on a décidé de faire quelque chose."
— Wilfried Panatier, à l'origine du mouvement "Pratikable"

Les nouvelles technologies semblent donc être la réponse à l'accessibilité pour les personnes à mobilité réduite. En tout cas, pour Wilfried Panatier, elles le sont. Et aujourd'hui il croit plus en Internet qu'en la politique. Si le gouvernement multiplie les volte-face sur la loi de l'accessibilité des batiments pour les handicapés (prévue pour 2015 mais repousée à plus tard), le web lui est toujours resté fidèle.

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