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Fin de l'obligation vaccinale des soignants : "On a été les parias de la société"

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Avant le Covid, Céline Florentz était agente administrative hospitalière à Colmar. Elle accueillait les patients à l'hôpital Albert Schweitzer. Après plus de 20 mois de lutte, elle pourrait théoriquement être réintégrée le 15 mai. Mais pour elle, les conditions ne sont pas réunies

Céline Florentz lors d'une manifestation à Lyon Céline Florentz lors d'une manifestation à Lyon
Céline Florentz lors d'une manifestation à Lyon - Céline Florentz

Ils ont désormais une date. Le 15 mai. Les soignants non vaccinés vont être réintégrés au lendemain de la publication d'un décret. Décret qui doit suspendre l'obligation vaccinale anti-Covid pour les soignants. Cette obligation avait été instaurée il y a près de deux ans par la loi du 5 août 2021.

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Depuis beaucoup sont partis, reconvertis, en retraite anticipée ou encore en disponibilité. Mais en Alsace, les soignants et personnels d'hôpitaux publics suspendus seraient encore une cinquantaine au moins. Environ 30 (sur 12.000 agents) aux HUS à Strasbourg, 9 (sur 4000) à Colmar, ou encore 2 (sur 3600) à Haguenau, Wissembourg et Bischwiller.

Céline Florentz, elle, était agente administrative hospitalière à l'accueil de l'hôpital privé Albert Schweitzer de Colmar. Mais même si elle peut théoriquement revenir travailler le 15 mai, pour elle, c'est pour l'instant hors de question.

"On a l'impression de vivre une deuxième claque. Ils veulent nous réintégrer comme si rien ne s'était passé. On a perdu nos salaires, il y a des gens qui ont perdu leur maison, leur cabinet. Là ils veulent nous réintégrer sans indemnisation, on a perdu nos droits aux congés payés à la retraite, on a tout perdu en fait. On s'est battus pour ne pas démissionner pour qu'au final ils nous disent que si on ne réintègre pas le lendemain de la parution du décret, vous avez 15 jours et après vous serez considérés comme démissionnaires. Donc on nous pousse vers là où l'on ne veut pas aller, par tous les moyens" estime-t-elle. Pourtant, Céline Florentz explique que son métier, à l'accueil de l'hôpital lui manque beaucoup. Et que la lutte pendant 20 mois a été très difficile. Nuits sans sommeil, perte de poids, moment difficiles, amis en difficulté. "On a été les parias de la société" dit-elle.

Céline Florentz, avec sa blouse de "combat"
Céline Florentz, avec sa blouse de "combat" © Radio France - Antoine Balandra

Elle espère maintenant a minima une rupture conventionnelle, et refuse toujours de démissionner. Avant sans doute de tourner la page et de s'engager dans autre chose, peut-être dans le social.

A noter que jeudi dernier, le gouvernement a subi un revers. Une proposition de loi communiste a été adoptée en première lecture. Elle prévoit l'abrogation pure et simple de la loi.. et non pas la simple suspension. C'est ce que réclamait les soignants suspendus. Mais le texte doit encore passer au Sénat.

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