En Suisse normande, des bénévoles nettoient un chemin rural pour que piétons, motards et cyclistes en profitent

En arrivant sur place, difficile de penser qu'à l'origine, il y avait ici un chemin forestier. Une "sente" plus précisément. Le tracé serpente sur le flanc d'une descente boisée. Il est la relique du temps où chacun venait chercher son bois de chauffage dans sa parcelle. Le Codever (Collectif des Loisirs Verts) organise du 2 au 17 mars ses "journées des chemins" des moments de bénévolat pour retracer, défricher, nettoyer des voies rurales utilisées par le passé. 2024 marque la 30e édition de l'opération qui existe à l'échelle nationale.

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À Pierrefitte-en-Cinglais, en plein cœur de la Suisse normande, c'est le Moto Club de la commune qui s'occupe de ces opérations. Ce samedi 9 mars 2024, une petite dizaine de bénévoles ont travaillé plusieurs heures pour rouvrir 200 mètres de piste. "On essaie de nettoyer ces chemins ruraux voués à tous : les marcheurs, les cyclistes et aussi les motards. On ne cache pas qu'on a un intérêt là-dedans", explique Guy Goret, vice-président du club.

Tronçonneuses, débroussailleuses, fourches... Les équipements sont variés pour faire du propre : couper les troncs tombés en travers du chemin, mettre de côté le bois morts, enlever les ronces. L'objectif est de dégager la voie et non pas de faire table rase de la végétation. "De toute manière, on ne se limite qu'au tracé du chemin, on ne va pas au-delà", souligne Amaury, adhérant du Moto Club. Et puis au-delà de l'aspect environnemental et de loisir, il y a la question du droit. "On ne fait pas n'importe quoi, il faut reprendre les tracés connus, respecter les propriétés privées, le cadastre", ajoute Guy Goret.

Des sentiers délaissés

Le Codever estime que des "centaines de milliers de kilomètres de sentier ruraux" ont disparu depuis près de 40 ans sur tout le territoire français. Une érosion de ces chemins aux usages multiples par le passé qui inquiète. Ces chemins sont utilisés aujourd'hui pour le tourisme, les loisirs, le sport.

"L'abandon de ces chemins, c'est parce que ça prend du temps. Il faut les entretenir. On se rend compte que pour ouvrir environ 200 mètres, il faut déjà être huit. Faut avoir des moyens, faut être en bonne forme physique", précise le vice-président du Moto Club pierrefittais.

Ces chemins, Guy Goret les connaît bien. Il les a vu petit à petit être abandonnés. "Déjà, il y a eu l'arrivée du fioul pour le chauffage. Les gens ont abandonné le bois. Là, il est en train de revenir et les propriétaires ou leurs descendants veulent accéder à leur parcelle. Et puis il y a eu aussi la question du remembrement agricole, de l'accaparement de certaines voies par des propriétaires privés."

Le Moto Club organise plusieurs fois dans l'année ce genre d'opération en étant affilié ou non avec le Codever. Pour ce chantier au lieu-dit "Cauville", c'est la mairie de Pierrefitte-en-Cinglais qui a demandé aux motards d'intervenir.