EDITO - Lorsqu'il s'agit de faire des économies, y'a-t-il une différence entre la gauche et la droite ?

Non, pas vraiment. Pour la bonne et simple raison que si vous voulez désendetter la France vous avez deux leviers principaux : augmenter les impôts et diminuer les dépenses de l'Etat. Lorsqu’Alain Juppé est devenu premier ministre en mai 1995, ses premiers mots ont été pour dénoncer l'état calamiteux des finances publiques. Tous ses successeurs, de Lionel Jospin à Manuel Valls ont repris la même antienne et agi presque toujours de la même façon. Ce qui n'a pas empêché les déficits de grossir. Chacun a consciencieusement transmis la patate chaude au suivant et nous nous sommes enfoncés dans une situation qui est devenue infernale. Le Front National critique mais se fourvoie dans des solutions irréalistes. Aujourd'hui, l'Etat va un peu se serrer la ceinture, pas assez selon l'UMP qui oublie pourtant qu'elle n'a pas fait mieux lorsqu'elle était majoritaire. Dans une sémantique stupide et peaufinée au fil des plans portés autant par la gauche que par la droite, PS et UMP refusent de dire la vérité simple, basique, évidente. Le pouvoir d'achat des fonctionnaires et des retraités baisse et va continuer de baisser. Les impôts augmentent douloureusement, en gelant ses dotations aux collectivités locales, le gouvernement va à coup sûr obliger les maires à prendre le relais et ponctionner leurs concitoyens. Le bel habillage vertueux porté par les gouvernements de tous bords ne change pas grand chose à l'arrivée pour les contribuables. Nous aurons majoritairement moins d'argent demain qu'aujourd'hui. C'est sans doute trop simpliste pour les cerveaux aguerris qui nous gouvernent mais c'est hélas la réalité têtue de nos comptes bancaires. Gagner moins et dépenser plus. Sans garantie de vivre mieux plus tard. Mais que faire d'autre ?

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