EN IMAGES - Ils créent un roman photo pour immortaliser un événement majeur de la résistance en Dordogne

Clément et Matthias sont couchés dans les broussailles, bérets sur la tête, fusils dans les mains. Ils sont à fond dans leur rôle de résistants. Ces lycéens de 16 ans participent à la création du roman-photo "La Panique", qui reconstitue, 80 ans après, un événement majeur de la résistance en Dordogne. Le dernier jour de shooting a eu lieu ce dimanche 21 avril à Saint-Geyrac.

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Une attaque des résistants sur un convoi allemand

Des passionnés d'histoire, et surtout de la Seconde Guerre mondiale, se sont réunis dans l'association Regards. Ils ont décidé de raconter, en images, la journée du 14 février 1944. Ce jour-là, un groupe de résistants attaque un convoi allemand à Sainte-Marie-de-Chignac. Des soldats nazis sont tués, d'autres blessés. L'attaque déclenche une vague d'actions de la résistance périgourdine pour chasser les nazis de Dordogne.

Le récit est venu aux oreilles des membres de l'association via Jacotte, de son vrai nom Jacqueline Daubisse, surnommée La Panique. À seulement 16 ans, c'est elle qui fait passer des messages aux résistants et qui les prévient, à ce moment-là, de l'attaque des allemands.

"Un véritable jeu d'acteur"

Jacotte est le personnage principal du roman-photo. Elle est jouée par une jeune fille de 16 ans elle aussi, Loula. "C'est comme regarder une série ou un film sur la Seconde Guerre mondiale. On est plus dedans, on a l'impression de vraiment vivre ce qu'il s'est passé, ce n'est pas du par cœur, on y est vraiment !", s'exclame la lycéenne, ravie de participer au projet.

Une quinzaine d'autres jeunes acteurs ont pris part à l'aventure. Ils sont dirigés par Alain Chastenet, l'un des créateurs du projet : "Matthias, rentre dans ton personnage !" Il bouge dans tous les sens avec le storyboard du roman-photo dans les mains : "Comme on fait de la photo, ils ont l'impression que les dialogues ne servent à rien. Alors l'idée, c'est de leur faire faire un véritable jeu d'acteur pour qu'on voie, sur la photo, s'ils sont en colère ou inquiets".

"Participer au devoir de mémoire"

Les photos seront retouchées après le shooting. Des éléments manquants, difficiles à reproduire en vrai, seront ajoutés, notamment les soldats allemands et leur matériel. Le roman-photo, au format papier, devrait être fin prêt d'ici à la fin de l'année 2024.

"L'objectif, c'est de participer au devoir de mémoire, c'est d'ailleurs pour ça qu'on va distribuer un maximum de copies de cet ouvrage dans les écoles", ajoute Yannick Maleville, le président de Regards. Ses créateurs aimeraient aussi, à terme, le commercialiser en librairie.