Dépendance : un nouveau service d'accueil de jour en Puisaye

L'Ehpad de Saint-Fargeau a lancé en février dernier un service d'accueil de jour. Ce service s'adresse à des personnes qui vivent toujours à domicile mais qui souffrent de pathologies liées au grand âge et créant de la dépendance, telles que la maladie d'Alzheimer. Ces personnes peuvent ainsi passer une journée à la maison de retraite, bénéficier de différentes activités et d'un repas en commun. "Nous les accueillons du lundi au vendredi sur la journée avec des activités différentes. On propose du Qi gong, de la gym douce ou de l'art thérapie. On a aussi deux aides-soignantes qui proposent des activités basées sur la mémoire et la créativité", explique Charlotte Martaud, cadre médico-social à l'Ehpad de Saint-Fargeau, chargée de ce dispositif.

ⓘ Publicité

Un dispositif qui fait du bien à tout le monde

Ce dispositif, qui existe déjà dans l'auxerrois et l'avallonnais notamment, améliore souvent la qualité de vie des patients et de leurs proches : "les bénéficiaires se retrouvent au sein d'un groupe, réapprennent à vivre en groupe et préservent leurs capacités. Et pour les aidants, c'est vraiment un moment de répit, pour souffler ou pour se rendre à leurs propres rendez-vous médicaux par exemple", poursuit Charlotte Martaud.

Ce matin là, Chloé Guillaumot, aide soignante, part chercher deux personnes qui vont passer la journée à la maison de retraite. Première halte chez Alain à Saint-Privé. Il souffre de la maladie d'Alzheimer. Son épouse Françoise accueille Chloé avec un large sourire. Elle est très heureuse de ce dispositif qui fait du bien à son mari et lui permet, à elle, de souffler :"Je crois que c'est très bien pour mon mari, ça lui fait rencontrer des gens. On est dans un village, et c'est compliqué la vie de village. Donc là, c'est une très belle opportunité. Et à seulement quelques kilomètres !" Elle-même va profiter de cette journée pour faire des choses qui lui font plaisir et appeler des amies. "C'est tres important, c'est une journée bénie, une belle parenthèse", conclut Françoise.

Quelques kilomètres plus loin. Deuxième arrêt à Bléneau. "Bonjour, je viens chercher Simone", annonce Chloé. "Ca la distrait un peu, de changer d'air", constate Edouard son mari. Face au regard interrogatif de Simone, elle aussi atteinte d'Alzheimer, l'aide-soignante explique : "Edouard va jardiner un peu aujourd'hui et nous, on va aller se promener". "Ah bon, d'accord", répond simplement la vieille dame. "Mais vous me la ramenez, hein, je n'ai qu'une seule épouse moi !", lance Edouard dans un petit sourire un peu triste. Dans la voiture qui les amène à la maison de retraite, Simone s'émerveille des arbres en fleurs, des champs de colza et glycines. Elle chantonne même de temps en temps.

Des familles d'abord réticentes désormais convaincues

Deux mois après le lancement du service, Charlotte Martaud constate que les familles qui étaient parfois réticentes au départ sont aujourd'hui convaincues : "quand j'ai des entretiens avec les familles, elles ont souvent un sentiment de culpabilité. Ils s'en veulent de laisser leur proche ou de ne plus savoir comment les aider. Mais le dispositif les convainc rapidement. Ils constatent que les bénéficiaires reviennent apaisés, le soir. Et cela leur donne confiance en notre équipe".

En plus des deux aides-soignantes, l'équipe pluridisciplinaire de l'Ehpad intervient également pour les patients de l'accueil de jour. Des interventions à domicile pour donner des conseils aux familles. "On travaille beaucoup autour de la prévention de la dénutrition", raconte Karine Beauhaire, diététicienne. "Pour cela, on se déplace beaucoup dans les familles pour discuter avec les aidants, comprendre leur problématique, vérifier que les bénéficiaires ne perdent pas trop de poids et donner de petits conseils", poursuit Karine Beauhaire.

"Moi, mon travail va être de les conseiller par rapport à l'aménagement du domicile, notamment pour la prévention des chutes et le bien vieillir à domicile", ajoute Fanny Dourthe, ergothérapeute*. "Il s'agit de mettre en place de petites choses au quotidien pour que ça se passe bien à la maison pour les malades et les aidants*. Les aidants sont souvent un peu démunis, donc on est là pour les aider". Une psychologue complète l'équipe.

Le journée d'accueil coûte entre 35 et 45 euros selon le niveau de dépendance de la personne. Il y a 10 places par jour sur chacun des trois sites. Pour l'instant, seulement 8 personnes en bénéficient.

Renseignements : Maison de Retraite de Saint Fargeau - 03 86 74 00 85