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"Daech, les enfants du soupçon" : un couple de Nordistes témoigne avant la diffusion du documentaire

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Comment les enfants de Français partis en Syrie sont-ils accueillis à leur retour dans notre pays ? C'est le thème d'un documentaire diffusé ce mardi soir sur France 5, "Daech, les enfants du soupçons". Parmi les familles qui témoignent, un couple de Libercourt. Rencontre avant la diffusion.

Lydie Maninchedda, habitante de Libercourt, raconte son histoire, et son combat pour ses petits-enfants, dans un documentaire sur France 5.
Lydie Maninchedda, habitante de Libercourt, raconte son histoire, et son combat pour ses petits-enfants, dans un documentaire sur France 5. © Radio France - Cécile Bidault

300 enfants français se trouvent encore aujourd'hui dans des camps en Syrie. Ils ne sont rapatriés en France qu'au cas par cas. Ce mardi soir, France 5 s'intéresse à leur situation, dans un documentaire intitulé "Daech, les enfants du soupçons". Les réalisatrices Sophie Parmentier et Hélène Lam Trong ont suivi trois familles, dont une Nordiste, pendant 18 mois.

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Les seuls à témoigner à visage découvert dans le film, ce sont eux : Patrice et Lydie Maninchedda de Libercourt, dans le bassin minier. Cela fait plusieurs années que vous entendez leur combat sur France Bleu Nord : leur fille Julie est partie en Syrie en 2014, elle y est morte, et ses trois enfants ont été rapatriés en France en mars 2019, à l'issue d'un long combat du couple de Nordistes. C'est ce combat qui est raconté dans le film. Lydie Maninchedda sera d'ailleurs sur le plateau de l'émission "Le monde en face", juste après la diffusion du film.

Auparavant, elle a accepté de parler, au micro de France Bleu Nord, pour expliquer ce qu'il s'est passé depuis le tournage. Le couple a pu rencontrer ses petits-enfants, et la procédure pour obtenir leur garde est en cours.

Comment vont les enfants aujourd'hui ?

Lydie Maninchedda : Ils vont très bien. Ils ont été pris en charge dès leur arrivée et hospitalisés. Ils ont été confiés à une famille d'accueil, ils ont pu se reposer, reprendre du poids. Ils sont scolarisés. Le petit dernier a des séquelles d'un bombardement, il sera soigné. Ils ont réussi à s'intégrer, ils vont à l'école. Comme tout enfant français.

Comment se passe la procédure ?

Il faut du temps. Du temps pour eux, du temps pour nous. Le temps pour eux d'être soignés, de reprendre des forces car ils étaient en grande détresse sanitaire. Et du temps pour nous car nous étions dans le deuil de notre fille unique. Les enfants sont pris en charge par l'Aide sociale à l'enfance. Nous avons été interrogés par une psychologue, une assistante sociale, une éducatrice. Nous avons aussi eu des tests ADN, parce que ces enfants n'ont pas d'état civil, il fallait que nous prouvions que nous étions les grands-parents de ces trois petits. Cette attente a permis une première rencontre avec eux dans les meilleures conditions possibles.

Comment s'est passée cette première rencontre ?

Ils sont venus vers nous, ils nous ont fait des câlins, nous ont embrassés. C'est un souvenir qu'on n'oubliera jamais. On a ressenti beaucoup de bonheur, après ces années de souffrance et d'attente.

Ce documentaire s'appelle "les enfants du soupçon", vous le sentez, ce soupçon ?

Dans l'opinion publique on le sent. Mais quand on les voit, ce sont des enfants normaux. Ils ont la joie de vivre, ils retrouvent leur âme d'enfant. Ils ne parlent pas de la guerre, ils sont heureux de vivre. Ils sont pris en charge sur le plan psychologique, et le seront encore dans les années futures. Nous avons la possibilité de les suivre, ils ne sont pas dangereux. Ils sont petits, 2, 4 et 6 ans. A cet-âge-là, on peut se reconstruire, il faut leur donner la chance de se reconstruire. Ce sont des victimes, ce sont des innocents.

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