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Confinement aussi à Avignon pour les migrants isolés qu'un collectif héberge dans un bâtiment du diocèse

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Cela fait plus d'un an et quatre mois que le collectif Rosmerta occupe dans l'intra-muros d'Avignon un bâtiment désaffecté du diocèse pour héberger des migrants, mineurs isolés ou familles avec enfants. Le collectif a adapté son organisation au confinement pour accompagner les 35 occupants.

La traditionnelle partie de football de la fin de journée pour les résidents du collectif Rosmerta La traditionnelle partie de football de la fin de journée pour les résidents du collectif Rosmerta
La traditionnelle partie de football de la fin de journée pour les résidents du collectif Rosmerta - Rosmerta

Depuis sept semaines, dans le bâtiment du 7 rue Pasteur, une école privée désaffectée, ce collectif d'associations composée pour cette action de 250 bénévoles actifs (et plus de 1.500 adhérents) poursuit, avec les mesures barrières, l'accompagnement des 35 occupants, familles avec enfants ou mineurs isolés, pour majorité migrants africains. L'affaire a fait couler beaucoup d'encre depuis cette occupation décrite au nom des droits de l'homme, de la solidarité et de l'entraide. En effet, le diocèse d'Avignon a mené une action en justice pour récupérer les lieux et expulser ses occupants

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Cet automne, le tribunal d'instance d'Avignon finalement accordé au collectif le droit de rester encore trois ans. Depuis, le diocèse a fait appel mais sur place, la vie continue avec les conditions du confinement.

Des migrants qui se responsabilisent en organisant leur vie en communauté fermée

Camille, bénévole depuis le premier jour, explique que les conditions d'accompagnement ont changé depuis le 17 mars : "Il y a seulement un ou une bénévole qui vient chaque après midi avec un masque et qui rappelle à tous les gestes barrières. Les vacances scolaires ont ralenti le suivi des activités éducatives pour les jeunes, mais chaque soir, tout le monde se retrouve pour un match de foot dans la grande cour. Sinon, les jeunes vaquent à leurs occupations, les mamans prennent soin des enfants, le plus jeune a un an et demi. Pour le moment tout va bien mais c'est vrai qu'il  y ait moins de bénévoles, c'est un peu difficile. Mais ça permet aussi aux habitants d'acquérir de l'autonomie et de s'arranger entre eux parfois, quand il y a des petits moments de tension, des choses comme ça. Donc c'est plutôt un bel apprentissage aussi de la vie en communauté, et puis de la vie tout court pour le futur."  

L'accompagnement du collectif se poursuit mais à distance 

Avec la présence d'une seule personne chaque jour sur place, ce sont sept bénévoles "de garde" qui alternent pour offrir une présence quotidienne. 

Les membres des commissions (commission pour les dossiers de régularisation, demandes d'accueil et autres remarches, commission santé avec des médecins bénévoles, mais aussi culture, travaux, vie quotidienne et scolarité) continuent à accompagner les habitants à distance par téléphone ou applications de visioconférence. Des ''référents scolarités'', pour la plupart professeur-e-s, instituteur-trice.s à la retraite ou non, ont été mis en lien, là aussi à distance avec tous les jeunes et les enfants.

Les bénévoles référents appellent régulièrement pour encourager et écouter les habitants. De plus un médecin passe toutes les semaines et un autre reste disponible au téléphone. Une réunion hebdomadaire s’organise à distance avec les bénévoles de garde, des représentants des habitants et les membres des commissions qui coordonnent les suivis. 

Ces jours-ci, plusieurs jeunes migrants vont quitter les lieux après validation d'une décision de placement par l'aide sociale a l'enfance. Un aboutissement pour le collectif qui poursuit ses démarches même pendant le confinement afin de faire accepter ces migrants sur le territoire français

Le collectif Rosmerta (du nom de la divinité celte de l'abondance) recherche en ce moment des ordinateurs portables ou des tablettes pour les activités scolaires sur place. Deux jeunes auraient aussi besoin de téléphones. 

Et avec l'été qui arrive, le collectif souhaiterait avoir des claquettes pour ses résidents.  

Devant l’entrée du 7 rue Pasteur et à travers le portail ajouré, il est possible de déposer des affaires dans un caddie disposé à cet effet. Contact sinon sur le Facebook ou le site du collectif.

Les migrants hébergés ont plus d'autonomie pour leur organisation durant le confinement
Les migrants hébergés ont plus d'autonomie pour leur organisation durant le confinement - Rosmerta
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La confection des repas en cusine et leur distribution renforcent la cohésion du groupe - Rosmerta
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