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Bourgneuf-en-Retz : l'écœurement de propriétaires de chalets sommés de quitter leur camping

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Après avoir passé leurs vacances pendant des années au camping Le Hameau du Lac, à Bourgneuf-en-Retz, les propriétaires de chalets devront libérer leurs emplacements d'ici la fin de l'année. Ils témoignent.

Des propriétaires de chalets du camping Le Hameau du Lac ne veulent pas quitter les lieux. Des propriétaires de chalets du camping Le Hameau du Lac ne veulent pas quitter les lieux.
Des propriétaires de chalets du camping Le Hameau du Lac ne veulent pas quitter les lieux. © Radio France - Leïla Méchaouri

"C'est toute une vie qui s'en va", se désole Odette Serpin. Dans quelques mois, cette septuagénaire sarthoise devra tirer un trait sur vingt-deux années de vacances familiales au camping Le Hameau du Lac de Bourgneuf-en-Retz. Dans un courrier reçu début mars, les propriétaires des chalets du camping ont appris qu'ils devraient quitter leurs emplacements définitivement au plus tard le 31 décembre. 

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Les propriétaires des lieux ont décidé de vendre toutes les parcelles en copropriété. Les résidents actuels sont donc sommés de partir avec leur chalet qu'ils devront vendre ou installer dans un autre camping qui les accepte.

"C'est dur parce qu'on n'a pas des fortunes, poursuit Odette Serpin. Donc on a investi là-dedans pour toute une famille et aujourd'hui on nous met dehors. On fait quoi?" 

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"350 euros le mètre carré"

Certains voisins du couple, comme Carole Delahaye et son mari, ont envisagé de racheter cet emplacement. Mais à "350 € le mètre carré", "c'était hors de propos, disproportionné ! Un chalet de 24.000 € sur _un terrain qui va nous coûter 90.000 €__, ça n'a pas de sens"_ !

"On a fait les choses dans les règles" - les propriétaires du camping

_"__Ce sont les prix du marché_, répondent Delphine et Christophe Houas, les propriétaires du camping qui rappellent qu'ils sont dans leur droit. On ne va pas vendre trois fois moins cher parce qu'ils n'ont pas les moyens."

Il faudra donc revendre les chalets ou les déplacer dans un autre camping. Difficile à encaisser pour Yannick Fertré, qui a acheté le sien il y a quatre ans, et vient de dépenser 10.000 euros dans sa rénovation. "Ce qui me chagrine c'est aussi qu'on a passé du temps et de l'énergie dans ces travaux. Là il va falloir démonter le chalet, le vider. Encore une phase de travaux alors qu'on aurait pu être dans une phase de repos", explique-t-il.

Une quarantaine d'emplacements

Dans ce camping d'une quarantaine d'emplacement, "les gens ne sont pas des numéros", soulignent quant à eux Delphine et Christophe Houas. "Notre décision n'a pas été facile à prendre." Les propriétaires des lieux ajoutent qu'ils ont "fait le maximum humainement", notamment en prévenant les résidents neuf mois à l'avance, mais qu'ils ont "une entreprise à faire vivre".

Hervé Bellamy, qui s'apprête à transporter son chalet dans un autre camping, dénonce, lui, "des méthodes de voyous". Plusieurs familles installeront leur chalet dans le même camping que le sexagénaire, à Assérac. Pas Odette Serpin ni son mari. Eux préfèrent tourner la page, pour de bon.

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