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Bourges : la cité-jardin du quartier aéroport devra être rasée

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Le péril n'est pas aussi imminent qu'à Marseille ou Lille, où des immeubles se sont brutalement effondrés, mais la plupart des habitations de la cité-jardin du quartier aéroport de Bourges, menacent. Elles pourraient s'effondrer d'ici trois ans.

Une des rues de la cité-jardin du quartier aéroport à l'entrée de Bourges Une des rues de la cité-jardin du quartier aéroport à l'entrée de Bourges
Une des rues de la cité-jardin du quartier aéroport à l'entrée de Bourges © Radio France - Michel Benoit

Après Marseille, Lille, Orléans, c'est au tour de Bourges de voir des immeubles fragilisés et devenir dangereux pour leurs habitants : quasiment toute la cité-jardin du quartier aéroport va devoir être rasée d'ici trois ans maximum. Environ 200 appartements et 90 pavillons - le décompte doit être affiné en attendant des diagnostics complémentaires - vont devoir être abattus. Val de Berry, le bailleur social, ouvre une permanence dès ce jeudi matin au Point Info Jeunesse du quartier aéroport pour recevoir les habitants et envisager leur relogement.

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En rouge les habitations condamnées, en bleu, celles qui sont épargnées, toutes les autres font l'objet d'études complémentaires
En rouge les habitations condamnées, en bleu, celles qui sont épargnées, toutes les autres font l'objet d'études complémentaires - Val de Berry

La structure s'est fragilisée

Le bailleur social avait programmé de simples travaux d'isolation extérieure, les études ont montré que le problème était beaucoup plus grave. Il est lié à la structure métallique de ces bâtiments qui a mal vieilli. "C'est un procédé constructif très rare, détaille Benoît Lemaigre, directeur général de Val de Berry, bailleur social propriétaire. La construction remonte aux années 30 et on maîtrisait encore assez mal le béton armé. Le métal s'est corrodé et la structure s'est fragilisée. On ne parle pas d'effondrement à ce stade-là, mais les bâtiments sont fragilisés. La plupart des immeubles sont concernés par ce procédé constructif. Le centre scientifique et technique du bâtiment nous garantit que les structures seront encore portantes entre six mois et trois ans. Bien entendu, on va écouter les desideratas des habitants en termes de relogement. On enclenche le processus très rapidement avec une permanence à leur disposition dès ce jeudi matin au point information jeunesse du quartier, puisqu'il n'y a pas d'autre solution que de quitter ces immeubles."

la cite jardin compte également plus de 99 pavillons
la cite jardin compte également plus de 99 pavillons © Radio France - Michel Benoit

250 personnes à reloger

Cette cité-jardin du quartier aéroport était pourtant classée patrimoine remarquable avec la présence de nombreux jardins et de cœurs d'îlots partagés. Rien que pour les immeubles, ce sont environ 250 personnes à reloger, près de 90 pavillons individuels pourraient aussi être concernés. Pierrette habite l'un d'entre eux et ne cache pas son émotion à devoir partir : "Ici, c'était un village. C'est grâce à de nombreux voisins que j'ai pu remonter la pente et que je suis peut-être encore en vie aujourd'hui, déclare t-elle, des sanglots dans la voix. Ce qui arrive ne me surprend pas vraiment, parce qu'on voyait tous ces nombreuses fissures qui apparaissaient. On alerté depuis des années sur l'humidité dans les bâtiments."

Des bâtiments présentent des fissures
Des bâtiments présentent des fissures © Radio France - Michel Benoit

Cinq années au moins pour la reconstruction

Les habitants dénoncent notamment une restauration qui aurait été bâclée il y a 12 ans par l'ancien office HLM Bourges Habitat. Elle n'aurait fait que renforcer l'humidité des murs. "Je confirme, accuse Claudie Henry de l'Indecosa CGT. Ils ont passé du karcher sur les murs en plein mois de décembre et repeint tout de suite après alors que ce n'était même pas sec. Les fissures étaient toujours là. Cela a renforcé les infiltrations. Certains habitants ont même dû jeter leur mobilier qui était tout moisi. Il y a eu un défaut d'entretien qu'on paie aujourd'hui. L'ancien bailleur social a une part de responsabilité. Et on sera très vigilant sur le relogement des habitants, mais aussi sur les conditions de leur retour dans quelques années."

Benoît Lemaigre, directeur général de Val de Berry
Benoît Lemaigre, directeur général de Val de Berry © Radio France - Michel Benoit

Il faudra au moins cinq ans pour reconstruire le quartier et des dizaines de millions d'euros.

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