Aubusson : une maison en ruine menaçant la sécurité des passants et riverains depuis des années enfin démolie

De mémoire d'Aubussonnais, la maison au 7 rue des Fusillés en plein centre ville, n'est qu'une ruine depuis des décennies, laissée à l'abandon par son propriétaire irlandais. Il l'a achetée en 2002 mais ne l'a jamais rénovée, et durant toutes ces années est resté injoignable.

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Le problème, c'est que les dégâts du temps se sont accélérés, l'immeuble s'écroule inexorablement et à part le propriétaire, personne ne pouvait rien faire ! "On n'est pas chez nous, on ne peut pas intervenir comme ça, la Loi nous en empêche, explique le maire Stéphane Ducourtioux. On est obligé d'attendre que le bâtiment menace la voie publique pour qu'enfin un tribunal nous autorise à intervenir".

Et il a fallu du temps pour en arriver là. En 2005 déjà des tuiles glissaient et la mairie avait pu poser des filets de protection. Plus spectaculaire (et dangereux) le 9 février dernier, une partie du mur du 2ème étage est tombé sur le trottoir où heureusement des barrières de protection avaient été installées depuis longtemps. Le danger pour les riverains et les piétons est donc bien réel et ne date pas d'aujourd'hui.

Propriétaire fantôme

Excédée, la commune avait pris il y a 2 ans un arrêté de péril imminent, saisi le Tribunal administratif qui avait mis en demeure le propriétaire de faire cesser au plus vite cette dangerosité. Ce qui est resté lettre morte. En décembre dernier, une procédure en assignation a donc été engagée auprès du Tribunal judiciaire mais là encore, toujours pas de nouvelle du propriétaire, ni présent ni représenté à l'audience du 9 janvier. Et le 13 février dernier, l'instance a donc autorisé la mairie à intervenir. Le chantier de démolition va enfin pouvoir commencer et sans plus attendre, dès cette fin février.

Et le maire aubussonais ne se fait pas d'illusion, "ce sera au final à la charge de la commune, même si le tribunal dit que c'est à la charge du propriétaire et qu'on intervient au nom du propriétaire, c'est clairement à fonds perdus. On sait très bien qu'on ne récupèrera jamais cet argent". Ce chantier de déconstruction est estimé à 50 000 euros, "mais on n'est pas au bout de nos surprises, d'autant qu'il va falloir certainement étanchéifié les maisons voisines".

Dans les appartements mitoyens, il y a effectivement des infiltrations. Le salpêtre envahi même une bonne partie des murs des chambres de Danièle, qui vit là depuis cinq ans et dort donc dans son salon. "C'est tout moisi. J'ai averti ma propriétaire mais les travaux ne se feront pas tant que la maison d'à côté n'est pas détruite" précise-t-elle. Mais elle n'attendra pas que le chantier soit terminé : elle va prochainement déménager.

Une fois cet immeuble démoli, il y aura un grand vide à cet emplacement. La mairie espère récupérer le terrain pour créer par exemple un escalier entre la rue des Fusillés et celle plus haut, la rue du Mont. Mais tout cela risque aussi de prendre assez longtemps.