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Appel à la grève dans un foyer qui accueille des enfants et adolescents à Saint-Ay près d'Orléans

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Les salariés de la Maison d'enfants à caractère social de Saint-Ay (Loiret) sont appelés à faire grève ce jeudi 5 mai. La CGT, qui organise la mobilisation, dénonce un manque criant de personnel qui provoque de la souffrance chez les salariés.

La CGT appelle à se mobiliser pour dénoncer notamment le manque de moyens La CGT appelle à se mobiliser pour dénoncer notamment le manque de moyens
La CGT appelle à se mobiliser pour dénoncer notamment le manque de moyens © Maxppp - DOMINIQUE BORDIER

C'est un incident qui a mis le feu au poudre. Une surveillante de nuit qui se retrouve seule à devoir gérer une situation qui dégénère, le 24 avril dernier, à la Maison d'enfants caractère social de Saint-Ay. Epuisée, à bouts de nerfs, elle appelle le cadre de permanence ce jour là, qui lui répond de faire comme elle peut. Un manque d'accompagnement que dénonce la CGT, qui appelle ce jeudi les salariés à faire grève et à se mobiliser à partir de 8h15. Le syndicat dénonce des moyens humains insuffisants pour prendre en charge les enfants; des jeunes accompagnés dans le cadre de l'Aide sociale à l'enfance.

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A l'origine de la mobilisation : une soirée difficile à gérer

La goutte d'eau qui a fait déborder le vase, c'est bien la situation dans laquelle s'est retrouvée une surveillante de nuit il y a une dizaine de jours. Hannah, la surveillante en question, était seule, avec sous sa surveillance 13 jeunes accueillis dans l'établissement. Parmi eux, un groupe de quatre connus pour être "particulièrement difficiles". "_Ca a commencé par taper sur la porte des autres petits; j'ai été les voir, ils ont commencé à m'insulter, à courir dans tout le foyer, à venir derrière moi et à me tirer les cheveux. Ils sortent dehors, se mettent à hurler, montent sur le toit des voitures de service (...) Je n'arrivais plus à les gérer. Je suis en larmes, je ne sais pas quoi faire. Donc j'appelle le cadre de permanence, donc j'appelle la personne d'astreint_e" explique la surveillante de nuit. À ce moment là, le cadre d'astreinte lui aurait seulement répondu de faire comme elle pouvait, sans se déplacer pour venir en renfort. C'est précisément ce que dénonce Luc Boët, délégué CGT au sein de la structure. Il parle d'un manque de soutien manifeste de la part de la direction : "Ce qu'il aurait fallu, et ce qu'on demande, c'est une réelle astreinte. Parce que les cadres sont d'astreinte, mais en général, ils font tout pour ne pas se déplacer". Des cadres qui sont sans doute eux aussi éreintés, parce que ce qui ressort derrière ce cas particulier, c'est le manque de personnel dans les structures d'accueil comme celles-ci. 

Si la personne de permanence ce jour là reconnaît avoir mal évalué la détresse de sa salariée, cette dernière a tout de même été remerciée. Sa période d'essai a été interrompue; impossible d'affirmer que cela ait un lien avec l'incident ou pas.

Pas assez de salariés

Selon Luc Boët, de la CGT, il faudrait pour bien prendre en charge les jeunes accueillis disposer de deux éducateurs en continu. Ce qui est loin d'être le cas : la nuit, souvent, il n'y a qu'une personne. La direction de l'établissement partage le constat : il faudrait selon elle 8 éducateurs pour la structure de Saint-Ay, au lieu de 6 actuellement. "On fait avec ce qu'on a" réagit l'un de ses représentants, en précisant que c'est le Département qui est chargé de financer ce type de structures, et que son enveloppe est définie. La direction ajoute également qu'un décret est en cours de rédaction pour fixer les taux d'encadrement; peut-être une petite avancée pour obtenir des moyens supplémentaires.

"Nos directions, je pense qu'elles ont bien conscience du manque de moyens. Mais le problème c'est : qu'est-ce qu'ils font à leur échelle ? Qu'est-ce qu'ils font à l'échelle nationale pour que les choses s'améliorent ?" s'interroge toutefois Luc Boët, délégué CGT. Au delà même des moyens, c'est l'attractivité du métier qui pose question. Il n'attire plus assez de candidats.

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