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Anosmie : 14 mois après avoir eu le covid, Christelle espère un jour pouvoir de nouveau "sentir des fleurs"

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C'est un handicap encore méconnu, mis en lumière avec la crise du covid : l'anosmie. Un trouble qui provoque la perte totale ou partielle de l'odorat et du goût de trois millions de Français, comme Christelle, une Jurassienne.

3 millions de français n'ont plus d'odorat. 3 millions de français n'ont plus d'odorat.
3 millions de français n'ont plus d'odorat. © Radio France - Romain Sost

C'est la journée internationale de l'Anosmie, ce dimanche. Le terme ne vous dit peut-être rien et pourtant, 3 millions de Français sont touchés par ce handicap qui les prive d'odorat et du goût de manière temporaire ou permanente. Parmi eux, on compte 340 000 personnes qui ont subi un covid long, dont Christelle, une Jurassienne. 

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C'est en décembre 2020 que la quinquagénaire contracte le virus du covid. Les symptômes sont là : plus de goût, ni d'odorat. Des sens qui ne sont jamais revenus depuis. "Je ne sens plus presque plus rien. Je n'ai plus de plaisir. C'est étrange, quand on a plus l'odorat, c'est un peu comme si on plongeait dans un monde clos", assure la jeune femme.  

La vie perd de son sens

"Au début, cette situation m'angoissait beaucoup. Cela me stressait de ne plus rien sentir et puis cela m'attristait également", un moral mis à rude épreuve reconnaît Emmanuelle Dancourt, journaliste TV et ambassadrice de l’association Anosmie.org au niveau de la Bourgogne Franche-Comté. "Je peux vous assurer que pour ces gens-là, la vie perd de son sens", précise-t-elle. Mais la pathologie peut s'avérer également dangereuse. Il y a un an, Christelle n'a pas senti la fuite de gaz alors qu'elle se trouvait chez elle. C'est grâce à l'intervention de son compagnon que le pire a été évité.

Christelle, elle, n'est pas résignée, ni en colère. Elle a décidé d'accepter, de vivre avec cet handicap et de continuer à faire la cuisine, et à se rendre à des dîners entre amis. Un handicap qui lui joue des tours. "Très vite, je me suis rendue compte que des bonnes choses, des choses que j'aime sentaient très mauvais et avaient mauvais goût comme les fraises par exemple, ou encore le vin. Je ne peux plus en boire". L'anosmie a aussi créé une distorsion de son odorat.  "Tout ce qui est poireau, oignon, ail, ce sont des odeurs exacerbées", ajoute-t-elle_._

La solution de la cryothérapie

Pour retrouver le plaisir, Christelle a cherché un peu partout. Elle a fini par tenter un protocole à base d'huiles essentielles, en vain. Un autre protocole, lui, a été développé avant le covid par l'association Anosmie.org. "Le protocole a été téléchargé 100 000 fois. Aujourd'hui, on estime qu'avec notre protocole d'huiles essentielles, 80 % des personnes qui ont perdu l'odorat à cause du covid, ont pu le retrouver", précise Emmanuelle Dancourt, de l'association.  

Christelle mise elle sur la cryothérapie. "Je suis tombée sur une émission sur France Bleu dans laquelle une femme disait qu'elle avait retrouvé l'odorat qu'elle avait perdu depuis un an, grâce à cette technique. J'espère que cela va marcher". Pour cela, elle se rendra bientôt à Dijon pour effectuer cinq séances avec l'espoir d'un jour "sentir des fleurs à nouveau. Sentir mes roses", sourit la quinquagénaire. "On entend parler de cryothérapie depuis quelques semaines, c'est tout nouveau pour nous aussi. Nous n'avons pas pour l'instant de retour, mais si c'est une technique qui marche, il faut absolument que les gens aillent essayer. Peu importe le protocole utilisé, il faut que les gens retrouvent le sens de leur vie, le goût de la vie , c'est essentiel", insiste Emmanuelle Dancourt.  

L'urgence d'une reconnaissance du handicap

Si les cas explosent depuis le covid, l'association Anosmie.org déplore la non reconnaissance de ce handicap par les autorités. Elle a d'ailleurs lancé cette semaine un plaidoyer en ce sens. "C'est une pathologie négligée en réalité. On a fait des demandes au gouvernement, on a écrit au ministre de la santé Olivier Véran, mais pour l'instant toutes nos demandes restent sans réponse. C'est un handicap invisible qui frappe tout de même 3 millions de personnes. On sous-estime cet handicap mais aussi les conséquences car si on est pompiers, on est œnologue, inspecteur de police, car il faut avoir de l'odorat pour exercer, et bien on est condamné à ne pas pouvoir travailler. Et pour autant, la sécurité sociale ne reconnaît pas l'handicap et on n'est pas indemnisé", s'insurge l'ambassadrice de l'association, Emmanuelle Dancourt. Ainsi, une lettre adressée au président de la République a été envoyée ce dimanche par l'association et l'union des œnologues de France pour appeler à la reconnaissance de cette pathologie

L'association qui a également lancé une pétition pour que l'odorat soit détecté dans les classes de maternelles, en même temps que la vue et l'ouïe, afin de détecter dès le plus jeune âge**, les anosmiques congénitaux**.

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