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ACT UP a 30 ans : alerter, choquer, briser le silence autour du sida

Par
  • France Bleu

Un préservatif géant recouvrant l'obélisque de la place de la Concorde ou bien encore l'attaque au colorant rouge contre l'un des protagonistes du scandale du sang contaminé. Voici quelques exemples de l'activisme coup de poing de l'association ACT UP pour briser le silence autour du sida.

À la fin des années 1980, la France comme le reste du monde est touchée par l'épidémie du sida. Dans ce contexte, le modèle français d'ACT UP voit le jour le 9 juin 1989. Un seul mot d'ordre : briser le silence qui entoure cette maladie et ses malades. Leur arme pour alerter : choquer le grand public par des actions coup de poing.

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La prévention avant tout

La prévention est le cheval de bataille d'ACT UP pour lutter contre la propagation de l'épidémie de sida qui touche la France.

"Encapoter" l'obélisque de la Concorde

La prévention est tellement mal faite en France qu'il faut agir avec des gros symboles. C'est pour ça qu'on a encapoté la place - Cleews Vellay, Président d'ACT UP

Au petit matin du 1er décembre 1993, à l'occasion de la journée mondiale de lutte contre le sida, l'obélisque de la Concorde est recouverte d'un préservatif géant. Il a fallut deux mois à l'association pour organiser cette opération. Cette image fait le tour des médias et marque les esprits. Elle symbolise l'importance du préservatif dans la lutte contre la propagation du sida.

Informer les plus jeunes

Le 18 novembre 1992, le lycée Montaigne à Paris est occupé par des membres ACT UP. Pour l'association, la prévention passe par l'information auprès des plus jeunes avec la distribution de brochures et de préservatifs. 

Un peu plus tôt dans l'année, une note de Jack Lang incite les proviseurs à installer des distributeurs de préservatifs dans leurs établissements. Cette préconisation est peu suivie par les chefs d'établissements. Il faudra attendre une circulaire de 2006 pour que soient installés des distributeurs automatiques de préservatifs dans les lycées.

Lutter contre les discriminations

Les discriminations dont sont victimes les malades du sida sont au cœur des revendications d'ACT UP. 

L'Église, cible privilégiée d'ACT UP

De nombreuses manifestations sont organisées devant les églises et pendant les offices religieux comme le 1er novembre 1991 à la Cathédrale Notre-Dame à Paris. Ces actions visent à dénoncer la mise à l'index de l'usage du préservatif et de l'homosexualité

Les malades, les grands absents des politiques internationales

Le 1er décembre 1994 se tient le Sommet de Paris sur le SIDA en présence de Chefs de Gouvernement ou représentants des 42 États participants. Cet événement organisé par l'OMS (Organisation mondiale de la Santé) et le Gouvernement français est contesté par ACT UP qui dénonce le manque de visibilité et l'absence des malades du sida. L'association souhaite qu'il y ait une véritable politique de santé commune entre les pays du Nord et les pays du Sud.

Sang contaminé, briser le silence

Entre les années 1980 et 1990, un scandale sanitaire touche de nombreux pays comme la France. L'absence de mesures de sécurité lors de transfusions sanguines a contaminé par le VIH ou l'hépatite C de nombreuses personnes.

L'Evénement du Jeudi révèle le 25 avril 1991 que le Centre national de transfusion sanguine (CNTS) a distribué des produits sanguins contaminés en connaissance de cause. Le scandale du sang contaminé est lancé.

Du faux sang sur le docteur Habibi

Le 13 mars 1992 se tient à l'hôpital de la Pitié Palpêtrière à Paris une session médicale qui réunit des spécialistes de la transfusion sanguine et de la réanimation médicale. Le docteur Bahman Habibi, directeur médical et scientifique du CNTS est pris à partie par des militants d'ACT UP. La scène est violente et choquante, du faux sang lui est jeté dessus sous les cris d'"assassin".

Procès du scandale du sang contaminé

Le 22 juin 1992 s'ouvre le procès en correctionnelle pour "tromperie sur la qualité des produits". Plusieurs personnalités politiques et médicales sont accusées ; les anciens ministres, Georgina Dufoix, Laurent Fabius et Edmond Hervé, ministre de la Santé ainsi que Michel Garretta, ancien directeur du CNTS, Jacques Roux, ancien directeur général de la Santé, Robert Netter, ancien directeur du laboratoire national de la Santé et Jean-Pierre Allain, chef du département de recherche du CNTS.

À l'heure du procès, 1200 hémophiles ont été contaminés et 250 sont déjà morts.

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