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À Saint-Jean-de-Liversay l'école de musique Point d'Orgue se bat pour sa survie

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À Saint-Jean-de-Liversay (Charente-Maritime) l'école de musique lancée il y a plus de 40 ans pourrait disparaître. Endettée auprès de l'URSSAF, elle vient de déposer un dossier de cessation de paiement et des huissiers sont attendus sur place ce mardi 7 mai 2024.

Les huissiers sont attendus à l'école de musique de Saint-Jean-de-Liversay (Charente-Maritime) ce mardi 7 mai 2024. Les huissiers sont attendus à l'école de musique de Saint-Jean-de-Liversay (Charente-Maritime) ce mardi 7 mai 2024.
Les huissiers sont attendus à l'école de musique de Saint-Jean-de-Liversay (Charente-Maritime) ce mardi 7 mai 2024. © Radio France - Delphine-Marion Boulle

L'école de musique associative Point d'Orgue installée à Saint-Jean-de-Liversay (Charente-Maritime) se bat pour sa survie. L'association Point d'Orgue est dans une situation financière critique et doit quelque 16.000 euros à l'URSSAF. La situation est telle que des huissiers doivent se rendre sur place ce mardi 7 mai 2024, alors qu'un dossier de cessation de paiement a été ouvert par l'association qui gère l'école.

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Environ 16.000 euros de dettes auprès de l'URSSAF

Cela fait quelques années que les finances étaient délicates de l'avis de tous, mais en juin 2023 lorsque la nouvelle équipe reprend les rênes de l'association et de l'école lancée il y a 42 ans, c'est le choc. L'équipe découvre une dette auprès de l'URSSAF. "aujourd'hui, on nous demande 10.048 par l'huissier qui est donc l'URSSAF et puis on a l'URSSAF en retard depuis septembre, donc on doit être à 6.000 ou 7.000 euros" explique Noëllie Sicot, la présidente de l'association.

Pourtant, dès le mois de juillet une cagnotte a été lancée, mais n'a récolté que 100 euros, depuis septembre l'association a baissé la charge salariale, a organisé des évènements comme une journée des arts et une tombola pour récolter des fonds, en vain. L'association a même tenté de trouver des sponsors, explique sa secrétaire Marie-Cécile Babiaud : "On est allé voir les banques, les grosses entreprises du coin, mais ils sont déjà sur-demandés par tout le monde et ils n'arrivent pas à aider davantage".

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Des huissiers attendus ce mardi 7 mai

Ce mardi 7 mai 2024, des huissiers doivent venir à l'école de musique. Noëllie Sicot a bien tenté de négocier à plusieurs reprises, mais là encore, selon la présidente de l'association, porte-close auprès de l'huissier et de l'URSSAF, car pour obtenir un échelonnement, l'association doit déjà avancer 4.000 euros dont elle ne dispose pas. Elle ne cache pas sa tristesse, sa colère, sa frustration aussi : "on ne peut pas négocier avec ces gens-là. Je les ai encore appelés ce matin, je leur ai dit qu'on allait déposer un dossier de cessation de paiement, ils m'ont qu'ils viendraient de toute façon". Le dossier a été déposé ce lundi, explique Noëllie Sicot. Elle ne veut pas baisser les bras car, explique-t-elle, "il y a encore plein de belles choses à faire".

Noëllie Sicot, présidente de l'association et de l'école de musique Point d'Orgue de Saint-Jean-de-Liversay (Charent-Maritime)
Noëllie Sicot, présidente de l'association et de l'école de musique Point d'Orgue de Saint-Jean-de-Liversay (Charent-Maritime) © Radio France - Delphine-Marion Boulle

Désormais, c'est la justice qui a entre ses mains le sort de l'école de musique fondée il y a 42 ans. Elle peut choisir de prolonger l'activité, mais elle peut aussi y mettre fin, ce qui signifierait le licenciement pour les cinq enseignants et la secrétaire employés par l'école de musique. Claude Bidauld enseigne la batterie et les percussions depuis plus de 20 ans, cela représente un quart de son activité. "C'est conséquent, oui, et pour certains de mes collègues encore plus que moi. On est un noyau de professeurs à s'être beaucoup investis pour permettre aux élèves d'avoir accès à la musique" explique l'enseignant, qui tient à rappeler l'importance de cette école de musique qui permet l'accès à la culture en milieu rural.

82 élèves venus de Saint-Jean-de-Liversay et des environs

En effet, l'école accueille actuellement 82 élèves, de Saint-Jean-de-Liversay, mais aussi des environs, dans ce secteur de l'Aunis qui gagne chaque année en habitants. "Cette école, elle est familiale, tout le monde se connaît. C'est à côté de chez moi. Je voulais un truc dans lequel je me retrouve un petit peu, qui ne soit pas impersonnel" explique Isabelle. À 47 ans, elle s'est inscrite pour prendre des cours de batterie et ses enfants, eux aussi, viennent à l'école. Une école à côté de chez soi, ce n'est pas un détail, explique la mère de famille : "Moi habitant ici, je suis pas sûre que j'aurais pris une demi-heure de voiture, j'ai trois enfants, trois fois par semaine, pour aller sur La Rochelle. Pour avoir accès à la musique, nous qui vivons en campagne, c'est important effectivement d'avoir une école de musique dans les petites communes".

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Le nouveau maire de Saint-Jean-de-Liversay, Alexandre Trouche, élu au printemps, s'inquiète de la possible disparition de l'école." Ce serait une grande perte pour le territoire" réagit l'édile. Cette école, c'est un gage d'attractivité pour la commune, mais c'est aussi un lieu de lien social important : "les enfants se rencontrent, les familles se rencontrent, les différentes générations s'y rencontrent. Il y a des gens du Taugon qui viennent de Saint-Cyr-du-Doret aussi.". Il espère que l'association va traverser cette mauvaise passe et repartir sur un nouveau projet, avec, pourquoi pas, un enseignement élargi à d'autres arts comme le chant et le théâtre ou encore la danse.

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