À Belfort, l'inquiétude et les interrogations des lycéens, trois jours après le drame d'Arras

Trois ans après l'attentat contre Samuel Paty à Conflans-Sainte-Honorine, trois jours après le meurtre de Dominique Bernard à Arras, les écoles de France ce sont tues. Une minute de silence observée dans tous les établissements scolaires du pays.

ⓘ Publicité

Un moment d'hommage et de recueillement qui s'est déroulé au lycée général et technologique Raoul Follereau à Belfort. Dans les salles de classe mais aussi dans la salle Edouard Goldschmidt, en présence du préfet du territoire, Raphaël Sodini et de la directrice académique Mariane Tanzi.

Le préfet, la directrice et le proviseur ont d'ailleurs échangé et répondu aux questions des adolescents. Des questions difficiles, des questions "coups de gueule" aussi.

"C'est quoi le terrorisme ? Qui sont les terroristes ?"

Un premier lycéen se lève, prend le micro. Question au préfet : "Est ce que, en plus du plan Vigipirate, autre chose est prévu ?" Réponse de l'intéressé : "On a déclenché le niveau le plus élevé du plan, ce qui signifie que des fouilles à l'entrée des bâtiments publique seront mises en place". Autre question "C'est quoi pour vous le terrorisme ? Qui sont les terroristes ?" Réponse : "Un terroriste est quelqu'un qui utilise une violence aveugle contre des civils dans un objectif politique. Vendredi, la personne qui a tué un enseignant à Arras est donc sans aucun doute un terroriste" tranche le préfet.

Certains étudiants se sont montrés plus direct. "C'est bien de veiller à la sécurité des gens, mais il ne faut pas que ça dure une semaine, comme d'habitude ! C'est toujours sur des courtes durées" lance l'un d'entre eux. "Comme toujours, nous partons sur une durée longue, je ne pourrais pas vous dire combien de temps mais nous ne sommes pas sur une durée courte, nous ne sommes pas dans la communication" affirme Raphaël Sodini.

Dans les salles de classes, ces échanges ont également eu lieu entre les élèves et leurs enseignants, des échanges qui avaient commencé dès le matin. Une ambiance pesante pour Chloé "On se regardait tous. Cela se voyait que les professeurs n'étaient pas sereins par rapport à ce qu'il s'était passé. on sentait de la peur. Surtout que dans le lycée, il y a beaucoup de gens qui rentrent et qui ne sont pas de l'établissement."

Sur cette question, le proviseur Stéphane Arru veut rassurer : "Désormais, les élèves ne rentrent plus que par la petite grille, des surveillants vérifient les carnets de correspondance à l'entrée. Il y a un filtrage individuel beaucoup plus important".