Coup d'oeil dans le rétro des 24 Heures du Mans

Mythique, magique,  unique, c'est que l'on voit cette année, sur les affiches de l'édition 2016 des 24 heures du Mans. Que d'émotions en 110 ans depuis 1906, date du premier grand prix automobile en Sarthe et de la création de l'ACO, l'automobile club de l'Ouest. Coup d’œil dans le rétro en photos, vidéo, et témoignages.

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Naissance de l'ACO et de la première course sur circuit fermé en 1906

Tout part d'une amitié entre plusieurs passionnés sarthois de l'automobile nous dit Fabrice Bourrigaud, chargé du patrimoine à l'ACO. "En 1906, un groupe de chefs d'entreprises, d'influenceurs sarthois,  qui pratiquait l'automobile et qui voyait les voitures comme un facteur de progrès se sont regroupés en association et ils ont postulé pour créer la première course en circuit fermé du premier grand prix de l'automobile club de France. L'ACO va gagner un concours national. Il y avait des dossiers dans plusieurs départements et c'est le dossier sarthois qui a remporté la mise. Les 26 et 27 juin 1906 se court le premier grand prix, qui est un peu l'ancêtre de la Formule 1 et de l'endurance. Une épreuve qui se déroule sur deux jours sur un circuit de 100 kilomètres à travers le département de la Sarthe".

1923 : naissance des 24 Heures du Mans

Il faut attendre 1923 pour voir au Mans la première course qui dure 24 heures. Hervé Guyomard, ancien directeur des circuit du Mans, nous raconte "qu'en 1922, dans les couloirs du salon de l'automobile de Paris qui avait lieu au Grand palais, il y avait deux Sarthois : Marcel Canite, alors trésorier de l'ACO et Georges Durand, secrétaire général de l'association. Canite vient d'acheter une voiture et veut changer les roues de sa voiture. Sur ce, les deux hommes tombent sur Emile Coquille, qui est le patron de Rudge-Witworth fabriquant de roues. Ils sont rejoints par Charles Faroux, le pape de la presse parisienne, propriétaire du journal L'Auto qui est devenu maintenant le journal l’Équipe. La discussion s'engage, Faroux dit, oui mon lectorat m''a demandé ce que l'on pourrait faire comme course pour dire quelle est la meilleure voiture à acheter. Coquille dit qu'il est prêt à mettre la main à la poche et les deux Sarthois de l'ACO enchaînent, 'nous on est prêt, on a le circuit et on sait faire des courses'. C'est ainsi qu'un an plus tard, en 1923, le départ de la première course des 24h est donné".

1955 : un accident fait 82 morts

C'est l'accident le plus dramatique de l'histoire des 24 Heures du Mans. En pleine ligne droite à côté de la voie des stands une Mercedes s'envole, prend feu et va faucher une partie des spectateurs. Et le plus incroyable, c'est que la course n'est pas arrêtée. Pour Fabrice Bourrigaud, "les organisateurs ont eu raison de ne pas stopper la course". Le circuit est ensuite réaménagé, encore plus sécurisé, et l'aventure reprend en 1956.

Innovations technologiques

La course des 24 Heures du Mans, c'est aussi là que les constructeurs, les manufacturiers testent les produits des futures voitures. En 1923, nous dit Hervé Guyomard, "on invente le double allumage, 1925, on voit l'essuie-glace électrique, 1926, ça va être le phare anti-brouillard, 1927, c'est la première traction avant". A cela s'ajoutent les freins à disque, le pneu radial, ou encore plus récemment les premières voitures hybrides.

L'ACO, toujours le statut d'association et véritable entreprise

Il y a eu des périodes difficiles dans les années 1970 avec les deux chocs pétroliers, l'année 1992 où il y a seulement 28 équipes au départ. A ce moment, l'ACO est à deux doigts de mettre la clef sous la porte. Aujourd'hui, ça va beaucoup mieux, l'association compte 150 salariés et dégage un bénéfice de 45 millions d'euros selon Fabrice Bourrigaud. Il y a actuellement 60.000 adhérents à travers le monde et surtout en ligne de mire le "Mans Resort" le projet d'un grand parc autour de l'automobile. Un parc à thème qui devrait voir le jour en 2019.