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20 ans après AZF : "L’explosion, je la vis tous les jours dans ma tête"

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20 ans après l'explosion d'AZF qui a fait 31 morts, des milliers de blessés, et 11.600 victimes, de nombreux toulousains restent traumatisés par la violence de la déflagration et ses conséquences. La catastrophe a bouleversé la vie d’Yves Rouxel qui en souffre toujours aujourd’hui.

"AZF, je le vis tous les jours depuis 20 ans" dit Yves Rouxel - 59 ans aujourd'hui "AZF, je le vis tous les jours depuis 20 ans" dit Yves Rouxel - 59 ans aujourd'hui
"AZF, je le vis tous les jours depuis 20 ans" dit Yves Rouxel - 59 ans aujourd'hui © Radio France - Olivier Lebrun

Yves Rouxel se souvient de la déflagration du  21 septembre 2001, comme si c’était hier. Il avait 39 ans. L'appartement où il vivait avec sa famille à 300 mètres de l'usine AZF a été entièrement détruit. "C’était un vendredi, le jour de l’automne,  il faisait très beau. Après avoir déposé nos trois enfants à l’école, nous sommes rentrés à la maison avec ma femme qui était enceinte à l’époque. Nous nous reposions. C’est là que les explosions se sont produites. La première détonation, très forte. Un silence s’est installé, puis quelques secondes après, la deuxième déflagration. Les vitres des fenêtres ont explosé, les portes se sont dégondées, des bris de verre partout. J’ai vu des images hallucinantes, en descendant de l’immeuble, une voisine avait perdu son bras, la fenêtre le  lui avait sectionné."

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Une "scie sauteuse dans la tête"

Ces images, il pensait les oublier, mais 20 ans après, Yves Rouxel  vit encore les séquelles de l’explosion, physiquement et psychologiquement. Les acouphènes et les vertiges empoisonnent toujours son quotidien. "J’ai pas mal de vertiges. Au bout d’une demi-heure quand je marche, je suis obligé de m’asseoir, parce que je sens bien que j’ai un déséquilibre au niveau de l’oreille interne. C’est comme quelque chose qui a été enregistré dans le cerveau, qui est là. C’est comme le bruit d’une scie sauteuse qui est dans ma tête, intensément. Cela m’amène à avoir des maux de tête terribles."

La dégringolade

Dans les mois et les années qui suivent l’explosion d’AZF, Yves vit une sorte de descente aux enfers. "Cela a été la dégringolade. J’ai arrêté de travailler pendant trois mois. J’ai essayé de reprendre à mi-temps pendant deux ans, mais ça n’a pas marché, je ne tenais plus nerveusement." Il prend des anxiolytiques, fait deux séjours en clinique psychiatrique pour s’en sortir. "Ensuite, j’ai eu d’autres tragédies. Le décès de ma mère en 2005, j’ai eu une leucémie en 2006. Tout cela s’est enchaîné. AZF a beaucoup joué sur mon être, sur mon corps" témoigne Yves qui depuis est divorcé. À 59 ans, il vit seul dans son appartement avec une pension d’invalidité et une allocation adulte handicapé. 

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"AZF a explosé ma vie. L’explosion,  je vis avec tous les jours depuis 20 ans." dit Yves Rouxel qui n’assistera pas aux cérémonies de commémoration des 20 ans de l'explosion d’AZF "parce qu'il y a trop de gens qui souffrent encore de cette catastrophe."

"On ne tourne jamais la page, c’est comme une emprunte à l’intérieur de nous même qui nous a marqué, qui nous marquera à vie." "Malgré tout, il faut savoir tourner la page. Rester optimiste dans l’avenir, et se dire que ça ne se reproduira pas."

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