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1er mai : des producteurs de muguet de moins en moins nombreux dans le bassin nantais

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Au fil des années, les maraîchers du bassin nantais se désintéressent progressivement de la culture du muguet, pourtant emblématique dans la région. Ils ne sont maintenant plus qu'une dizaine à en produire.

Des brins de muguet prêts à partir à l'expédition, photo d'illustration. Des brins de muguet prêts à partir à l'expédition, photo d'illustration.
Des brins de muguet prêts à partir à l'expédition, photo d'illustration. © Radio France - Marius Delaunay

Les brins sont déjà tous empaquetés et expédiés vers les grands marchés. Chaque année fin avril, c'est le même rituel pour Philippe Naulleau, maraîcher de Saint-Philbert-de-Grand-Lieu au sud de Nantes. Ce producteur de tomates et de concombres cultive aussi du muguet sur près d'un hectare.

Cette production de muguet, Philippe Naulleau y tient beaucoup. "C'est aussi une question de tradition, de patrimoine et de passion. Mais c'est aussi très exigeant". Et pour cause. La météo n'est pas forcément toujours évidente à gérer pour une plante qui n'est vendue qu'à un seul moment de l'année. "Rien à voir par exemple avec les tomates et les concombres que je produis", rajoute Philippe Naulleau. "Avec le muguet, on n'a pas le droit de se louper".

Plusieurs contraintes

La météo de cette année n'a d'ailleurs pas épargné les maraîchers. Une première vague de récolte est arrivée assez tôt dans la saison, suivi d'une deuxième plus tardive cette fois. Aux conditions météo, il faut aussi rajouter les problèmes de main d'œuvre. Philippe Naulleau a par exemple besoin de près de 70 saisonniers sur une dizaine de jours pour cueillir la précieuse plante.

Certains de ses collègues, avec des productions encore plus importantes, ont même besoin de plusieurs centaines de bras en même temps pour s'occuper exclusivement de la cueillette. En avril, le muguet représente donc près de 6.000 emplois sur le bassin nantais. Une main d'œuvre parfois très compliquée à trouver, à un moment qui ne coïncide pas forcément avec les vacances de Pâques.

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Résultat, avec toutes ses contraintes cumulées, le nombre de producteurs de muguet a drastiquement baissé ces dernières années dans la région nantaise, qui est pourtant (et de très loin) la plus grande région de culture du muguet en France.

Moins de cultivateurs

On compte aujourd'hui une dizaine de maraichers cultivant le muguet dans la région nantaise, alors qu'ils étaient encore une cinquantaine il y a près de vingt ans, et près de 150 il y a un demi-siècle. De nombreuses exploitations se sont aussi regroupées au fil du temps, et certains repreneurs n'ont tout simplement pas repris l'activité de leurs prédécesseurs.

La production de muguet intéresse donc moins les maraichers, mais elle ne baisse pas pour autant. "Les griffes de muguet ne sont jamais perdues", précise Philippe Naulleau. "Elles peuvent se transmettre entre exploitations. Ce n'est jamais perdu". Plusieurs productions du bassin s'étalent donc maintenant sur des dizaines et des dizaines d'hectares.

La production de Philippe Naulleau, elle, reste plus limitée par rapport à d'autres de ses collègues. Ce qui ne l'empêche pas pour autant de rester très attaché au muguet. Il l'assure, malgré les contraintes, il ne s'arrêtera pas de sitôt. "Des fois, on finit la récolte très fatigués. Et puis on pense déjà à la prochaine. Le muguet, quand ça vous pique, on ne s'en défait pas".

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