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Variole du singe : danger, mode de transmission, symptômes, propagation, ce qu'il faut savoir sur ce virus

Par
  • France Bleu

Malgré la multiplication des cas de variole du singe en Europe et en Amérique du Nord, la transmission entre humains "peut être stoppée" a affirmé ce lundi l'OMS. Selon le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies, le risque de contagion est globalement "très faible".

"Pour la population en général, la probabilité de contagion est très faible", selon le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies. "Pour la population en général, la probabilité de contagion est très faible", selon le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies.
"Pour la population en général, la probabilité de contagion est très faible", selon le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies. © AFP - Freya KAULBARS

L'agence de l'Union européenne chargée des maladies a apporté ce lundi des précisions sur la variole du singe, cousine moins dangereuse de la variole éradiquée il y a une quarantaine d'années, dont les cas se multiplient en Europe et en Amérique du Nord ces dernières semaines. Selon l'ECDC (Centre européen de prévention et de contrôle des maladies), le risque de contagion de la variole du singe est globalement "très faible" dans la population, sauf chez les personnes ayant plusieurs partenaires sexuels, chez qui le risque est "élevé", estime l'agence.

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"La probabilité de transmission du virus en cas de contact proche, par exemple durant des rapports sexuels, avec des personnes ayant plusieurs partenaires, est considéré comme élevé", écrit l'ECDC.

Comment la maladie se transmet-elle ? 

La variole du singe, ou "orthopoxvirose simienne", a été découverte pour la première fois chez des singes en 1958, d'où son nom. Les cas de transmission à l'homme résultent d'un contact avec du sang, des muqueuses ou des lésions d'animaux infectés, rongeurs ou primates par exemple.

En ce qui concerne la transmission secondaire, c'est-à-dire entre humains, la maladie peut être transmise par contact rapproché avec une personne infectée ou avec des objets qu'elle a utilisés, comme des vêtements, de la literie ou des ustensiles, selon l'UKHSA, l'Agence britannique de sécurité sanitaire. Les muqueuses, les plaies, ou même de grosses gouttelettes transmises lors d'un face-à-face prolongé, sont considérés comme des vecteurs possibles, selon l'ECDC.

Andy Seale, conseiller en stratégies des programmes mondiaux de l'OMS sur le VIH, l'hépatite et les infections sexuellement transmissibles, a souligné que si ce virus pouvait être attrapé pendant une activité sexuelle, ce n'en est pas pour autant une maladie sexuellement transmissible. "Bien que nous observions des cas parmi les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, ce n'est pas une maladie homosexuelle, comme certaines personnes sur les réseaux sociaux ont tenté de l'étiqueter", a-t-il aussi insisté. L'Onusida a aussi dénoncé les dérapages homophobes et racistes parfois constatés dans les commentaires sur la variole du singe.

Plus tôt, Susan Hopkins, la responsable médicale de l'Agence britannique de sécurité sanitaire, avait indiqué à la BBC qu'au Royaume-Uni, la transmission était constatée "principalement chez des individus qui s'identifient comme homosexuels ou bisexuels ou chez des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes"

Quels sont les symptômes ? 

Les symptômes de la variole du singe ressemblent, en moins grave, à ceux observés dans le passé chez les sujets atteints de variole : une forte fièvre, des maux de tête, des douleurs musculaires et dorsales, au cours des cinq premiers jours. Apparaissent ensuite des éruptions cutanées notamment sur le visage, la paume des mains et la plante des pieds, des lésions, des pustules et enfin des croûtes.

L'ECDC recommande l'isolement des personnes infectées jusqu'à ce que ces lésions "soient complètement guéries".

Est-ce que c'est une maladie grave ?

La plupart des cas de variole du singe sont peu graves, mais le virus peut le devenir pour les jeunes enfants, les femmes enceintes et les personnes immunodéprimées, souligne l'ECDC. Les cas graves sont également liés à l'ampleur de l'exposition au virus, à l'état de santé du patient et à la gravité des complications. L'orthopoxvirose simienne guérit en général spontanément et les symptômes durent de 14 à 21 jours. 

Des épidémies ont été observées depuis plusieurs années en Afrique de l'Ouest et en Afrique centrale, où la maladie est endémique. Si le taux de mortalité a énormément varié selon les épidémies, il est toujours resté inférieur à 10% dans tous les cas documentés. "On estime que la souche d'Afrique de l'Ouest, dont souffrent les cas britanniques, a un taux de mortalité d'environ 1%. Il existe également une souche trouvée dans la région du Congo qui peut être mortelle dans 10% des cas, mais les cas britanniques n'ont pas cette souche", a déclaré Simon Clarke, professeur en microbiologie cellulaire à l'université de Reading, au SMC.

Existe-t-il un traitement ?

Il n'existe pas de traitements ou de vaccins spécifiques. En revanche, il a été prouvé dans le passé que la vaccination antivariolique avait une efficacité de 85% pour la prévention de la variole du singe. Malheureusement, ce vaccin n'est plus disponible pour le grand public après l'arrêt de sa fabrication suite à l'éradication mondiale de la variole, et la majorité des personnes nées après son éradication il y a une quarantaine d'années ne sont donc pas vaccinées.

Faut-il s'inquiéter d'une nouvelle pandémie ?

"Je suis préoccupée par la hausse du nombre de cas signalés dans l'UE et au niveau mondial", a commenté la commissaire européenne à la Santé, Stella Kyriakides, citée par l'ECDC_. "Nous suivons la situation de près, et même si la probabilité d'une contagion à la population générale est faible, la situation évolue"_, a-t-elle prévenu.

Malgré cette hausse des cas, la transmission de la maladie "peut être stoppée" en Europe et en Amérique du Nord, a estimé ce lundi Maria Van Kerkhove, en charge des maladies émergentes à l'OMS. "C'est une situation qui peut être contrôlée, particulièrement dans les pays où nous voyons cette épidémie se produire en Europe", a déclaré Maria Van Kerkhove

L'Organisation mondiale de la santé ne voit pas de signe d'une mutation du virus pour le moment, a aussi indiqué Rosamund Lewis, qui dirige le secrétariat de l'OMS pour la variole, notant que les orthopoxviroses "ont tendance à être assez stables". Selon elle, le séquençage permettra de mieux comprendre la récente flambée de nouvelles infections.

Rosamund Lewis note toutefois que "c'est la première fois que nous voyons des cas dans de nombreux pays en même temps et des personnes (malades) qui n'ont pas voyagé dans les régions endémiques d'Afrique". 

L'agence européenne appelle enfin à la vigilance sur une éventuelle transmission de l'homme à l'animal. "Si une transmission de l'humain à l'animal se produit, et que le virus se diffuse dans la population animale, il y a un risque que la maladie devienne endémique en Europe", souligne-t-elle. Une grande réunion mondiale avec tous les experts de nombreuses branches doit se tenir la semaine prochaine pour débattre de cette épidémie.

Où en est la diffusion dans le monde ? 

Selon la docteure Van Kerkhove, en charge des maladies émergentes à l'OMS, il y a actuellement "moins de 200 cas confirmés et suspectés" dans les zones non endémiques de la maladie. Dix pays d'Europe sont touchés : France, Belgique, Allemagne, Italie, Pays-Bas, Espagne, Portugal, Suède, Danemark et Royaume-Uni, ainsi que les Etats-Unis, le Canada et l'Australie. Une propagation "inhabituelle" selon les experts, puisque cette maladie virale s'observait jusqu'ici principalement dans le centre et l'ouest de l'Afrique, dans 11 pays du continent.

Le Royaume-Uni, notamment, enregistre chaque jour de nouveaux cas de variole du singe. Ce lundi soir, 56 cas au total ont été recensés en Angleterre et un premier cas a été détecté en Écosse, un sujet que le gouvernement britannique dit prendre "très au sérieux".

Il n'y a pour l'heure pas de cas grave, selon l'OMS.

La variole du singe
La variole du singe © Visactu

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