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Un programme de recherche vers une robotique plus éthique à Montpellier

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L'université de Montpellier a lancé lundi 11 mars le PEPR "Robotique organique". Il s'agit d'un programme de recherche national pour une robotique adaptée à l'humain, plus éthique, plus raisonnée.

robot imaginé par Jonathan Pêpe robot imaginé par Jonathan Pêpe
robot imaginé par Jonathan Pêpe - Jonathan Pêpe

L'université de Montpellier a lancé lundi 11 mars le PEPR "Robotique organique". Il s'agit d'un programme de recherche national pour une robotique adaptée à l'humain, plus éthique, plus raisonnée. Le programme est piloté par LIRMM (le Laboratoire d'informatique, de robotique et de microélectronique de Montpellier) le CEA (Commissairiat à l'Énergie Atomique, le CNRS et l'INRIA (Institut national de recherche en sciences et technologies du numérique).

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34 millions d'euros pour huit ans de recherche principalement axée sur le domaine de la santé et de l'assistance à la personne. Un travail pluridisciplinaire avec notamment une véritable collaboration avec les sciences humaines, bien souvent mises à l'écart des innovations technologiques.

Imaginer une nouvelle génération de robot, socialement adapté

Le PEPR exploration Robotique organique permettra, selon Philippe Fraïsse, professeur à l'université de Montpellier, membre de LIRMM, "d'imaginer une nouvelle génération de robots, socialement adaptés, pour que nos robots soient adaptés au réchauffement climatique ou à l'impact sur l'emploi, on veut donner un sens à notre activité qui a été trop longtemps délaissée au profit de la course à la performance".

L'idée est de parvenir à créer des robots moins chers à produire et qui consomment moins d'énergie, "quand on voit par exemple des voitures électriques qui, pour être attractives, sont passées alors qu'on n'a absolument pas besoin d'une telle puissance, on se dit que ce n'est peut-être pas la bonne solution, à part du point de vue marketing". Une réflexion à mener dès à présent dans le domaine de la robotique qui va considérablement évoluer et se développer dans les dix prochaines années.

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S'inspirer de la nature pour créer les robots de demain

Depuis une dizaine d'années, inspirée par l'anthropologue Bruno Latour et son "écologiser plutôt que moderniser", une partie de la communauté robotique s'est attachée à se rapprocher de la science du vivant, "pour regarder comment fonctionnent les êtres vivants et notamment les invertébrés" explique Christian Duriez, Directeur de Recherche à l'Inria, basé à Lille, après avoir fait des robots chiens, des robots chats, des robots humanoïdes, on essaie d'imaginer des invertébrés". L'exemple de la sangsue a inspiré une esquisse de robot pour l'industrie.

Au lieu de développer une machine reproduisant un bras humain pour le traditionnel "pick and place", pour prise et dépose, son équipe a imaginé un robot creux qui, comme la sangsue, avale un objet et le recrache. S'inspirer de la nature pour être plus efficace et élaborer une "robotique plus adaptée à un monde qui a des limites" ajoute Christian Duriez.

Pourquoi pas imaginer des robots pour les paysans qui travaillent en circuit court afin de leur éviter la tâche répétitive de porter des cagettes par exemple ? C'est une des pistes envisagées par le chercheur, plutôt que de faire des robots très performants, mais pas forcément plus efficaces et surtout plus "chers" socialement et écologiquement.

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Repenser la relation entre le robot et l'humain

Le robot a-t-il vocation à remplacer l'humain ? Grégorio Ameyugo, chef du département Intelligence Ambiante et Systèmes Interactifs au CEA, préfère diriger la robotique vers une collaboration avec l'Homme, à son service, utiliser l'Intelligence Artificielle, "pour agir pour le bien de l'humain". Comment créer des robots qui améliorent la vie des hommes et femmes, notamment dans le secteur de l'assistance à la personne, en allant jusqu'à réfléchir à sa texture, sa couleur.

Une démarche démarrée avec la cobotique, c'est-à-dire la collaboration homme-robot. L'objectif est de placer l'humain au centre de l'élaboration du robot. Aujourd'hui, dans l'industrie, explique Christian Duriez, on installe un robot pour une tâche et on se pose la question a posteriori de savoir si c'est acceptable pour l'homme qui va travailler à côté. Or, cette machine peut "faire du bruit, faire peur". En intégrant les sciences humaines dans le cadre de ce programme, il s'agit "de réhumaniser la robotique, de concevoir dès le départ des robots socialement adaptés".

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Ce programme fait partie de France 2030 à travers lequel l’Etat consacre 3 milliards d’euros pour des programmes de recherche (les PEPR), pour consolider le leadership français dans des domaines clés, technologique, économique, sociétale, sanitaire ou environnementale, et considérés comme prioritaires au niveau national ou européen.

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