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Une cinquantaine de personnes potentiellement victimes des respirateurs Philips dans les Pyrénées-Orientales

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L'avocat des victimes présumées du Levothyrox lance une action collective contre la marque Philips, qui a rappelé l'année dernière cinq millions de respirateurs potentiellement cancérigènes dans le monde. Dans le département, une cinquantaine de personnes sont concernées.

Ils étaient une dizaine réunis à Saint-Cyprien autour de Maître Christophe Lèguevaques, qui lance l'action collective contre la multinationale. Ils étaient une dizaine réunis à Saint-Cyprien autour de Maître Christophe Lèguevaques, qui lance l'action collective contre la multinationale.
Ils étaient une dizaine réunis à Saint-Cyprien autour de Maître Christophe Lèguevaques, qui lance l'action collective contre la multinationale. © Radio France - Manon Claverie

Ils étaient une dizaine, réunis à Saint-Cyprien (Pyrénées-Orientales) ce mercredi matin, mais seraient en réalité une cinquantaine voire plus dans le département. Des utilisateurs de respirateurs - ces appareils à porter la nuit pour éviter les apnées du sommeil - de la marque Philips, qui ignoraient pour la plupart jusqu'à l'apprendre à la télévision, que la multinationale américaine avait rappelé 5 millions de ses appareils dans le monde en juin 2021, annonçant qu'ils étaient potentiellement cancérigènes. Ils participent, sous l'impulsion de maître Christophe Lèguevaques, avocat des victimes présumées du Levothyrox, à une action collective contre Philips. 

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Otites, migraines, sinus bouchés...

Aucun de ces Catalans ne sait pour l'instant s'il en est victime, mais tous ont subi des gênes en portant ces respirateurs. Des otites à répétition, des migraines, la bouche sèche, les sinus bouchés, ou même une balanite (inflammation au pénis), pour l'un des participants à la réunion, Christophe Madelon, qui a remarqué que tous ses symptômes avaient disparu un mois et demi après avoir arrêté d'utiliser l'appareil, qu'il a porté pendant quatre ans. "Personne ne m'a prévenu, ni mon pneumologue, ni le prestataire de service... j'ai changé d'appareil parce que j'ai insisté lourdement. Je ne sais pas s'il y a un lien de cause à effet, il faudra le prouver"

Ce sera l'objectif de l'action pénale que va lancer maître Christophe Lèguevaques : découvrir la vérité et faire condamner la marque si elle a fauté. L'avocat au barreau de Paris lance en parallèle une action civile, comme il l'a fait avec succès dans l'affaire du Levothyrox. "Cela consiste à dire : vous connaissiez la dangerosité des appareils et vous n'avez pas averti le public. Lorsqu'ils l'ont appris, ils ont eu très peur et ne savaient pas quoi faire. Dans ce cadre, nous demandons donc une indemnisation au titre du préjudice d'anxiété", explique-t-il.

Plusieurs années de procédure en vue

L'anxiété est en effet palpable dans la salle. Parmi les onze personnes réunies, toutes n'ont pas eu de symptômes. "Je n'ai rien, mais si j'ai un cancer d'ici cinq, dix ans...", s'inquiète Jean-Marc Marti. Lui aussi, lorsqu'il a appris le problème, a dû se battre auprès de son prestataire de service pour obtenir un autre respirateur, indispensable à sa vie. "Les apnées du sommeil, on peut en mourir ! Et cet appareil-là peut me faire mourir dans quelques années... alors, le porter ou pas, je ne savais pas quoi faire"

Ces respirateurs envoient de l'air pulsé dans les poumons à travers un masque. Le moteur fait du bruit et les constructeurs l'ont entouré d'une mousse en polyuréthane. C'est cette substance qui pose problème lorsque la mousse se désagrège : des débris sont aspirés et envoyés dans les poumons de l'utilisateur. Le parquet national de Santé, à Paris, a ouvert une enquête préliminaire pour analyser les 3.600 signalements déposés en France auprès de l'ANSM (agence nationale de sécurité du médicament). Maître Christophe Lèguevaques se donne jusqu'à la fin de l'année pour rédiger son assignation. Il espère la fin de la procédure civile d'ici cinq ans. La procédure pénale, elle, pourrait durer une dizaine d'années. 

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