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Pour assurer les soins, SOS Médecins a élargi son planning pour l'été

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Des journées sans fin et des plannings toujours plein : voilà à quoi ressemblent l'été des médecins de SOS médecins à Cherbourg. Un calvaire qui est en fait le meilleur moyen de retrouver une équipe en forme à la rentrée.

Christophe Marchenay et ses collègues travaillent 16 heures par jour pour assurer les soins et permettre à chacun de prendre des vacances. Christophe Marchenay et ses collègues travaillent 16 heures par jour pour assurer les soins et permettre à chacun de prendre des vacances.
Christophe Marchenay et ses collègues travaillent 16 heures par jour pour assurer les soins et permettre à chacun de prendre des vacances. © Radio France - Sarah Calamand

A la mi-journée, en plein mois de juillet, le président de SOS médecin à Cherbourg Christophe Marchenay et sa collègue enchaînent les consultations. "La personne qui a appelé à 7 h 35, a eu un rendez-vous à 12h10. J'ai commencé les consultations à 8h du matin, pour des gens qui avaient appelé à 2h30 ou 3h du matin." détaille Christophe Marchenay. 

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Mais la journée du médecin commence dès 4h, par des visites à domicile. "Je finis à 20h le soir, ça fait 16 heures dans une journée, avec 1h pour manger, explique Christophe Marchenay. En moyenne, ça nous fait de 120 à 140 actes possibles sur la journée en comptant les visites et les consultations. On a été obligé de maintenir ce rythme pour garder deux lignes d'activités minimum par jour, sachant que c'est un minimum qu'on veut absolument conserver." 

Seulement deux médecins présents chaque jour, mais pour permettre aux autres de prendre des vacances. "On en a besoin comme tout le monde, pose le président de SOS Médecins. On a beau être présent pour la population, pour les soigner, si on ne prend pas un petit peu soin de nous, on ne pourra plus soigner personne." C'est pour être sûr de récupérer une équipe plus en forme à la rentrée que chacun fait ce gros effort de planning pendant l'été. 

"On est très vite saturés"

Si les journées sont chargées, elle ne le sont pas plus que d'habitude, selon Christophe Marchenay : "C'est comme ça tout le temps, que ce soit l'hiver, le printemps, l'été, l'automne. Nous, c'est notre rythme habituel. On est très vite saturés." Dans la liste des consultations de la journée, des patients de tous les âges qui viennent pour des motifs très divers. "Problèmes dermatologiques, problèmes gastro-entérologie, problèmes de rhumatologie, énumère le médecin. Ça peut être un lumbago, qui va empêcher ce monsieur d'aller travailler. Ce n'est pas vital, mais la personne ne pourra pas travailler et s'il n'a pas d'arrêt de travail, il va être embêté par son employeur. Autre exemple : "Une dame de 81 ans qui a une infection urinaire, et probablement son médecin traitant non disponible ou injoignable. Une fillette de 12 ans qui a mal à la gorge, donc peut-être un test Covid à réaliser... " La liste est longue, mais tous les patients ont un point commun : ils viennent tous pour une "petite" urgence du quotidien, qu'on appelle dans le jargon les "soins non programmés". 

"On manque de médecins, c'est un fait"

Ces patients finissent par passer par SOS Médecins pour plusieurs raisons : "Soit parce qu'ils n'ont plus de médecin traitant, soit parce qu'en dehors de nous, il n'y aura personne qui pourra donner rendez-vous pour le matin même, ou alors les urgences. Mais ces patients ne veulent pas engorger les urgences et surtout, certains n'appellent plus leur médecin traitant parce que pour des soins du jour, il n'y a pas de disponibilité."

L'engagement de SOS Médecins ne parvient pas à désengorger les urgences. Selon Christophe Marchenay, ce n'est bien-sûr pas la faute des patients : "Est-ce que les gens ne savent pas temporiser ? En même, temps, c'est compliqué pour quelqu'un qui n'a pas de connaissance médicale de temporiser son état et sa demande de soin". Pas de la faute des généralistes non plus, qui font "leur part" selon le médecin.

On aura beau trouver toutes les régulations, tous les systèmes du monde, on manque de médecins pour voir les gens, ça c'est un fait.

Plus de visite à domicile depuis le 1er juillet

Quatre heures de visite le matin, puis des consultations toute la journée : ce n'est pas le modèle que l'on connaît chez SOS Médecins. Et pour cause, depuis le 1er juillet, les soignants ont arrêté les visites à domicile en journée, c'est à dire aux heures où ils ne sont en théorie pas les seuls à pouvoir les assurer. "Nous continuons les visites le week-end et la nuit", insiste Christophe Marchenay. "Nous avons besoin d'une revalorisation pour pouvoir continuer à recruter et attirer des médecins. La mission Braun a commencé au mois de juin. Nous n'avons reçu aucune réponse claire sur la visite à domicile."

Une décision prise à contrecœur, car cet aspect du métier fait partie des raisons pour lesquelles ces médecins ont choisi SOS Médecins. "Nous aimons le contact avec le patient, être disponible tout le temps, rappelle Christophe Marchenay_. Mais si on ne nous en donne pas les moyens, on ne peut pas le faire."_ 

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